Radicalement, je suis républicain. Républicain, pas démocrate.
Ce régime, qui serait aussi parfait qu'il est possible à une organisation humaine si les hommes qui le font vivre étaient eux-mêmes au dessus de tout soupçon(*), est celui qui convient le mieux à mon goût de la liberté et de l'ordre.
J'aime ses principes, au premier rang desquels la laïcité, son fonctionnement, la plus grande partie de son histoire.
Mais je déteste, tout aussi radicalement l'ignoble procès du Roi et de la Reine en 1793, l'indigne et criminel traitement réservé au Dauphin Louis, prodromes de l'effroyable Terreur, des massacres de Lyon, de la Vendée, etc.
Je n'ai jamais pu aborder cette page sombre de notre histoire sans avoir la gorge nouée et sans un profond regret que la République ait été portée sur ces fonds baptismaux ensanglantés.
Je demeure convaincu que ces crimes originels ont souillé la République qui, sans eux, eût été plus pure et plus forte.
La Libre Pensée dont je me sens si proche à bien des égards, se déshonore pourtant à mes yeux en fêtant tous les 23 janvier par un banquet autour d' une tête de veau.
Ni le Roi, ni la Reine, ni leur famille, ni la plupart des aristocrates et des élus du peuple qui laissèrent leur vie dans cette période qui aurait dû être celle du bonheur public, ne méritaient d'être ainsi martyrisés. Encore moins méritent-ils les railleries sur leur mort.
On est friand depuis quelques lustres de mea culpa et de demandes de pardon pour les crimes commis par nos ancêtres.
Sans doute ne serait-il pas inutile de reconnaître aussi ceux-là, et de couvrir d'opprobre les Fouché, Marat, Hébert et autres criminels.
(*) Les affaires incessantes qui, semaine après semaine abîment notre République incitent, hélas, à douter de la vertu de ceux qui prétendent nous représenter et nous gouverner. Or cette vertu que Montesquieu posait comme une condition première et au sujet de laquelle, plus près de nous, Pierre Mendès-France ne cessait de rappeler qu'elle était une exigence vitale, semble devenue un lointain souvenir, quand, pire, elle ne suscite pas scepticisme et sarcasmes.
Cette démoralisation de la vie publique est gravissime et ne fait qu'alimenter le rejet de la politique et les démagogues de tous bords.
Commentaires
Bonjour,
Oui mais qu'est-ce que la vertu ?
On se doute pourtant bien ce qu'est ou pourrait-être un homme (ou une femme) vertueux, tout en s'interrogeant comment faire pour que les citoyens soient vertueux?
Un vœux pieux assurément même si nous en connaissons la réponse : "l'éducation au bien Commun".
Pour ma part, l’important dans une démocratie n'est pas tant d'accepter qui va gouverner (les religieux, les militaires, les capitalises, les ouvriers, les meilleurs, les plus sages...), mais d'exiger la surveillance, le contrôle et donc l'acceptation ou non et en temps réel des "chefs" (dirigeants élus au fil de l'eau), pour exclure et éloigner définitivement celles et ceux qui ne se révéleraient pas dignes de leur charge première, et ce par la preuve irréfutable, sans avoir besoin de faire une révolution. « Responsables mais pas coupables » étant antinomique avec la charge reçue par le peuple.
Pour le reste, juger l'Histoire à posteriori est trop facile. Il faut sans doute s'imaginer dans le peuple et dans ces époques pour tenter de commencer à comprendre les faits.
J'avoue.. Que depuis plus de 35 ans à chaque anniversaire de l'assassinat du Roi je brûle un cierge à la mémoire de ces martyres..les connus, les célèbres, les inconnus.. Quel gâchis.. De nobles idées.. Le partage.. La juste répartition des richesses...que tout cela nous mène à tant d'ignominie..!! D'horreurs..au nom de quoi..??!! La question reste malheureusement d'actualité...sachons regarder autour de nous..et rester vigilants..!!fse
Complètement d'accord avec vous, votre article reflète très exactement le fond de ma pensée. Tout comme vous, je déteste la mort de Louis XVI et de Marie Antoinette. Je n'ai pas de mots pour décrire l'horreur que m'inspire la mort de leur fils et je ne comprends pas l'acharnement des révolutionnaires à se détruire les uns et les autres.