Le président "normal" redevient un président normal.
Je veux dire qu'il tâche de faire mine de retrouver la hauteur de vue et d'action qui, jusqu'à ce jour, lui ont si cruellement fait défaut.
Empêtré dans de rocambolesques et ridicules affaires de coeur, ayant donné de lui - comme je le sentais depuis toujours - l'image d'un homme cynique et froid, aux antipodes du ludion sympathique et abordable qu'il avait essayé de nous vendre, il touche à présent le fond de la déconsidération et de l'impopularité.
Au point que, pour s'assurer de n'être point hué sur son parcours, il joue la carte de la visite imprévue qui a le double avantage de la surprise - toujours heureuse, au fond - et de la sécurité.
Mais surtout il délègue à deux jeunes loups avides de reconnaissance et de pouvoir la dure quotidienneté des affaires courantes : chômage, redressement industriel agricole et commercial, rétablissement des comptes publics, réforme territoriale, sécurité, etc.
Il semble brusquement - si brusquement d'ailleurs que la ficelle est vraiment un peu grosse - vouloir se réserver les "grandes orientations " et les questions sociétales comme, entre autres, l'immigration, l'environnement ou la fin de vie, plus susceptibles à ses yeux de convenir à la majesté de sa fonction dont il regrette à l'évidence de s'être départi depuis le début de son mandat.
Donc, à droite toute sur les questions de gestion du pays réel et à gauche toute sur l'idéologie déconnectée des préoccupations quotidiennes des Français !
Une synthèse, molle et rouée à la fois, dont il était le grand spécialiste à la tête du PS et dont il espère, le Front National aidant, tirer des fruits électoraux non pas l'année prochaine - l'affaire est déjà pliée - mais au moment de l'élection présidentielle de 2017.
Serons-nous dupes ?