La Nouvelle Calédonie, ces 19 OOOkm2 de territoire de l'Océan Pacifique, riche de matières premières rares et précieuses, doté d'un des plus beaux et plus vivants lagons du monde, s'éloigne peu à peu de la France.
Cette évolution est somme toute banale.
Depuis la grande vague de décolonisation des années 50 et 60 du siècle passé, complété par l'indépendance des Comores, de Djibouti en 1977 et des Nouvelles Hébrides en 1980, l'Outre-Mer Français ne compte plus, à travers les mers du monde, que 12 départements, territoires ou "pays", dont font partie la Polynésie française et la Nouvelle Calédonie ( Kanaky, selon la terminologie des indépendantistes à majorité canaque ).
Ce qui est moins banal c'est, après trois accords signés à Paris ou à Nouméa depuis plus de vingt ans, la façon dont la France compte s'y prendre pour parvenir à une décolonisation sans souffrance et sans bruit.
Trois consultations sont programmées (entre 2014 et 2018) par les accords de Nouméa, conformémént au résultats du référendum national du 15 mars 1999. Ces consultations consisteront à demander au peuple calédonien s'il désire ou non demeurer dans l'ensemble de la République française.
C'est à partir de là que les choses se compliquent et prennent un tour pour le moins très original.
En effet, il est formellement prévu qu'au cas ou le peuple répondrait trois fois non à l'indépendance du Territoire, les signataires des accords de Paris et de Nouméa se réuniraient pour " examiner la situation ainsi créée".
En clair, l'indépendance sera acquise quoi que votent les électeurs.
Premier point pour le moins discutable.
Deuxième point, encore plus cocasse : la composition du futur corps électoral appelé à se prononcer lors de ces trois consultations.
Le corps électoral sera "gelé" sur la base de ce qu'il était en 1998, soit vingt ans avant la consultation. C'est à dire que les citoyens français installés en Calédonie depuis cette date verront leur citoyenneté coupée en deux : ils pourront voter pour les consultations ordinaires ( présidentielle, législatives, municipales), mais seront exclus du référendum d'autodétermination de 2017 ou 2018.
Cette aberration constitutionnelle, peu de personne s'en sont alors avisées, est le résultat de la modification de notre Constitution( article 77 ) issue du référendum national de 1999 dont le parlais plus haut.
Toutes les précautions ont donc été prises pour que le prochain référendum sur l'indépendance de la Nouvelle Calédonie ne réserve aucune surprise.
Si le premier des trois scrutins prévus est favorable à l'indépendance, celle-ci sera immédiatement acquise.
Dans le cas contraire, on revotera, deux fois si c'est nécessaire.
Et si, d'aventure les trois scrutins donnaient un résultat favorable au maintien du Territoire dans la République, une assemblée de sages verrait ce qu'il convient de faire pour parvenir contre vents et marées au résultat souhaité.
Le processus, on l'avouera est exorbitant et dérogatoire au plus élémentaire droit électoral et démocratique.
On peut, sans déformer la réalité, dire que si la citoyenneté a toujours impliqué droit de vote, en Calédonie au contraire, il est prévu que le droit de vote soit le fondement de la citoyenneté !
Commentaires
La partition du territoire entre la province sud et les deux autres est tout à fait exclue.
Ou bien le processus d'indépendance va à son terme, ou bien les électeurs, malgré les restrictions inouïes du corps électoral, décident de demeurer français, auquel cas il faudra bien les entendre.
Pour ma part je pense qu'on se dirige vers un statut d'état associé ( un peu comme Porto Rico ) où les citoyens jouiront d'une double nationalité et où la France continuera d'être en charge des grands domaines régaliens (armée, gendarmerie, justice, etc.)
Vous avez habité sur ce Caillou..nous aussi.. Moins longtemps que vous..mai j'avoue avoir beaucoup aime ce très lointain territoire et ces habitants.. Nous sommes partis là-bas pour cause de mutation de Marc. Nous avons fait le choix d'inscrire notre fille dans un établissement dans lequel elle était la seule.."blanche""jamais nous n'avons jamais eu a regretter ce choix.. Elle a être très entourée et nous aussi quand elle allait si mal..je suis partie dans le pacifique sud avec des jolis aprioris..fille de gendarme, femme d'officier..j'avais en tete les événements d'Ouvea..et je doi reconnaître avoir du revoir mes opinions..ceci est un autre débat..!! Pour en revenir au référendum : ne croyez vous pas que les habitants de Noumea et du grand Noumea demanderont le maintient a la France alors que les gens du nord, de la cote est- à dominante indépendantiste -, et des loyautés voteront à l'inverse..?? Ne faudra-t-il pas alors craindre une invasion australienne..Australie qui nous envie ce bout de terre au riche sous sol..le peuple kanak pourra avoir peur de finir dans des réserves..comme les aborigènes....je suis un peu longue..excusez-moi..Françoise
Alors.. La..!! Communion de pensee..si vous m'y autorisez..a la lecture de la presse ce matin.. Je m'étais dit que je me permettraisde vous demander votre avis..!!je vais vous lire..Françoise..!!