Hier soir, le président de la République nous a aimablement présenté ses voeux.
Enfin, "aimablement" est un peu excessif, tant il s'est efforcé, ce "président normal ", de faire dans le solennel et le royal. Bref, de faire comme ses prédécesseurs. Jusque là rien que de très banal.
Il n'a évidemment rien dit, mais cela aussi est la loi du genre.
Ce qui l'est moins, en revanche, c'est le martyre que cet être apparemment placide a, une fois de plus - mais hier avec un acharnement inquiétant - fait subir à la syntaxe.
Passe encore que Monsieur Hollande ne dispose que d'un vocabulaire extrêmement limité et qu'il pratique une langue d'une singulière lourdeur, même si cela est regrettable dans un pays qui a le bonheur de pratiquer une langue si nuancée et si riche.
J'ignore si un nègre lui écrit ses discours; mais si c'était le cas je ne doute pas qu'il les relise avant de les prononcer.
Or, abusant sans modération de cette figure si subtile et délicate qu'est l'anaphore ( c'est un tic chez lui : on se souvient de l'interminable litanie des "moi président " ), il a enchaîné par 7 ou 8 fois « la France elle veut, la France elle est capable de, etc. »
Cette lourde faute de grammaire, sanctionnée dans le moindre examen ou concours, ne semble lui poser aucun problème.
Ne se trouvera-t-il donc pas un membre de son entourage pour lui signaler que cet emploi explétif d'un pronom en présence du nom qu'il remplace est une horreur syntaxique d'un niveau indigne de sa fonction ?
Que de fois n'ai-je pas du souligner de trois traits rouges des "ma mère elle est venue, le cheval il court vite !
La France continue de rayonner dans le monde par sa culture et son goût du langage clair et précis.
Que penser d'un président qui massacre ce patrimoine ?
Décidément 2015 l'année elle commence mal .
Je vous souhaite à tous que cette année soit remplie de bonheur, même au président après tout, à condition toutefois qu'il se mette sérieusement au français.
Commentaires
@ icaunaise.
Laissez-moi vous présenter mes meilleurs voeux pour 2015.
Je ne suis pas tout à fait de votre avis quant au niveau langagier respectif de Messieurs Hollande et Sarkozy. En réalité ni l'un ni l'autre - et c'est un signe plutôt inquiétant de la médiocrisation galopante de notre pays - ne pratique un langage élégant .
Mais si Sarkozy était capable de dérapages regrettables, Hollande, lui, avec ses constantes fautes de grammaire, son vocabulaire maigrelet et son horripilante manie de manger les syllabes, est tout de même, selon moi, l'incontestable gagnant de ce déplorable concours.
Le français de monsieur Hollande n'est pas des plus subtil et vous écorche les oreilles mais alors vous avez dû souffrir mille morts pendant les cinq années d'interventions multiples de l'ex président de la République!!! Alors que je lisais votre article, il m'est revenu en mémoire un début de phrase de NS qui m'a laissée KO : " Si y en des qui disent..." la suite m'a échappée. A mon avis, et au moins pour ce qui est d'assassiner la langue française, N. Sarkozy dépasse et de loin, F Hollande. Même si je ne suis pas prof de français, j'aime ma langue, je la respecte, je trouve qu'elle est très belle et comme vous, je ne supporte pas qu'on l'abîme. (cela ne m'empêche pas, hélas, de faire de temps à autre, des fautes stupides et monumentales)
Bonne année
Bonjour FMT,
"....J'ignore si un nègre lui écrit ses discours; mais si c'était le cas je ne doute pas qu'il les relise avant de les prononcer. ..."
S'exprimer ainsi est peut-être, sans doute "voulu". FH dans cette stratégie de la parole, ne désire t'-il pas finalement utiliser un langage disons "passe-partout" à l'image de celui qu'il croit être majoritairement utilisé par son fond de commerce ?
Devant cet affront pour notre belle langue française, peut-être que Philippe Bilger l'invitera à venir (en scooter) en son Institut de la Parole, en vue de participer à des cessions offertes gracieusement. Il lui reste encore une éternité (pour moi), avec encore 2015, puis encore 2016 , dans la perspective de 2017.
Je n'ai pas écouté les vœux de ce P.R. qui -selon moi - n'est pas à la hauteur de la tâche pour laquelle non seulement il à été élu, mais que la réalité, les réalités exigent face aux chiffres phares que l'on sait tous potentiellement explosifs.
P.S. - Je demeure quand à moi, sur ma faim, s'agissant de la forme interro-négative trop peu pratiquée (à mon sens) dans les média.
Bonne journée numéro 1.
On se laisse tous prendre à des facilités de langage, mais celui-là en fait trop. Sans doute pour faire plus populaire. Faute de pratiquer une politique de gauche, il faut bien que, quelque part, il s'affiche prolétaire. Mais, bien sûr, ça ne prend pas ! Ceci étant, je n'ai pas eu l'honneur de l'écouter hier soir. C'était soirée san télé. A plus.