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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 01-02-2015 à 12:48:15

Relégué à mort.

Nicolas Blondiau, âgé de 29 ans, a été condamné le 30 janvier dernier par la cour d'assises d'appel du Vaucluse  pour le viol et le meurtre  de la petite Océane, âgée de 8 ans, commis à Bellegarde le 5 novembre 2011.
 
 
La sordidité et la cruauté de ce crime appelait bien entendu la plus grande sévérité de la part de la justice.
Or la plus grande sévérité de la justice, depuis l'abolition de la peine de mort en France il y a 35 ans, est la condamnation à la prison à la perpétuité réelle, c'est à dire "à vie".  Après 30 années passées derrière les barreaux, le condamné peut, depuis la réforme de 2011, être maintenu en détention jusqu'à sa mort.
 
Sa vie, dans tous les cas, est donc en quelque sorte finie et on imagine dans quel état psychologique cet être déjà détraqué sortira, s'il sort, pour tenter de reprendre une existence normale. Sans compter le danger que ce si long isolement l'ait rendu plus violent et plus incontrôlable encore.
 
Dussé-je choquer mes lecteurs, je continue de penser que l'abolition absolue de la peine de mort, quoique fondée sur des conceptions humanistes et morales tout à fait honorables et recevables, est dans la pratique une sorte d'impasse.
Car à s'en tenir à la simple cruauté que les abolitionnistes avançaient comme un des principaux arguments contre la peine capitale, je suis absolument convaincu qu'il est bien plus cruel de maintenir en détention un homme durant sa vie entière que de le mettre à mort, et que la dignité humaine est moins humiliée par la condamnation à mort que par cette effroyable relégation.
 
 

Commentaires

Nicolaï Vavilov le 03-03-2015 à 16:44:20
Un bagne à Clipperton ??? alors pourquoi avoir fermé Cayenne??? ça serait considéré comme inhumain...

Pour les violeurs il y a, pour éviter la récidive, donc protéger la société, la castration chimique, considérée, comme non licite par notre philosophie de terminale... puisqu'ils enlèvent le libre-arbitre et ne résolvent pas le problème de la peine.


Nicolaî Vavilov le 03-03-2015 à 16:34:15
Les forces de l'ordre sont des troupes bien entraînées... Ce sont des policiers ou gendarmes qui agissent sans émotion, comme des notaires ou des employés des PFG. Ils , obéissent à des ordres, éxécutent des procédures. Il y a peu de place pour l'improvisation. La stratégie est arrêtée d'avance. Leurs supérieurs au plus haut niveau sont informés en temps réel et ce sont eux qui prennent les décisions, même en urgence. (necessité d'utiliser des grenades offensives, par exemple...ordre d'éxécution)

Tout celà, tout le monde le sait. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas de bavure... vengeance, certainement pas.

"nous sommes en guerre" a-t-on dit au plus haut sommet de l'état.

Les individus ennemis sont alors dits "hors-la-loi"

ce qui veut dire qu'ils ne bénéficient pas des droits des citoyens, (procédure judiciaire)... ils peuvent être éxécutés sans procès...sans justification...et leurs éxécuteurs ne seront pas jugés. (sauf crimes de guerre)

Précaution (liminaire) On voudra bien noter que je ne suis pas partisan de la peine de mort... Je pense que rien ne le laisse penser dans ce commentaire.


Frank-Marie-THOMAS le 12-02-2015 à 17:37:11
@ Galinette


Merci pour votre commentaire.

Je suis heureux de voir qu'au bout du compte nous nous comprenons.

Vous vous interrogez sur le point de savoir s'il est ou non opportun de faire part de ses doutes dans le domaine qui nous occupe. Résolument je réponds oui. Je ne connais guère de cas où il soit préférable de se taire.
Galinette le 12-02-2015 à 17:20:38
Hay! J'ai posté mon texte par inadvertance, sans relecture.... Certainement avec une orthographe approximative qui fait mal aux yeux..désolée.
Galinette le 12-02-2015 à 17:20:38
Hay! J'ai posté mon texte par inadvertance, sans relecture.... Certainement avec une orthographe approximative qui fait mal aux yeux..désolée.
Galinette le 12-02-2015 à 15:23:56
Je me suis tres mal exprimée. ce n'est pas votre reflexion qui me fait évoquer la polemique. J'apprécie au contraire et suis même une fervente du doute méthodique . Seulement je n'arrive pas à me déterminer sur l'opportunité d'un questionnement dans un contexte où toute parole est sujette à récupération, manipulation, instrumentalisation..etc

Lorsque Merah a été tué, les policiers, qui ont eu de nombreux blessés ( et qui compte tenu de l'horreur des crimes commis, n'étaient evidemmen pas vraiment bien disposés à son égard), ont eu à essuyer une puissance de feu incroyable. Une de mes connaissances qui se trouvait dans ces parage a pu témoigner d'un feu nourri de la part d'un individu décidé à partir en faisant le plus de dégâts possible et ce malgré des heures de palabres. S'en est suivie une polemique, certains accusant les forces de l'ordre pratiquement d'homicide. Et cette polemique a été utilisee comme une justification de l'acte terroriste. Violence contre violence.

Je suis comme vous, je ne sais pas quelles sont les instructions donnees. Je veux croire que nous sommes dans un état de droit qui se garde d'une "justice"expéditive.

Je me demandais si en s'interrogeant (légitimement je suis tout à fait d'accord), on n'accréditait pas les thèses entendus dans certains milieus pour lesquels la réponse est dans la question. Activistes qui instillent le doute, utilisé effectivement dans ce

cas comme un poison.

Je n'ai pas pensé une seconde que c'était votre cas. Je ne sais toujours pas en revanche ce qui est le plus opportun en ces temps troublés.

Frank-Marie-THOMAS le 12-02-2015 à 10:13:42
@Galinette


Je n'aime pas plus la polémique que vous, et je ne vois d'ailleurs pas sur quoi nous polémiquerions.

Je suis néanmoins en total désaccord avec vous sur un point : hormis le mot "instiller" que vous employez pour caractériser ma réflexion, et qui, vous l'avouerez, sent un peu son empoisonneur, je suis partisan du doute méthodique, comme l'appelait Descartes, seul moyen d'accéder s'il se peut à une vérité ou du moins de s'en approcher.

La mort presque systématique - et je le pense, évitable - des forcenés preneurs d'otages et terroristes ne peut pas ne pas poser question.

Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Est-ce fortuit ? Est-ce voulu ?

En quoi ces interrogations sont-elles illégitimes ou même blessantes pour qui que ce soit ?
Galinette le 11-02-2015 à 20:53:13
Bien sûr que tout est possible. Toujours. Et on peut tout imaginer. Extrapoler sans certitudes. Poser des question n'est pas y répondre, c'est entendu. Mais poser des questions c'est aussi instiller le doute. A quel titre et pour quel bénéfice?

Est-ce cela que vous appelez le " lâche soulagement"?

Je crois comprendre ce que vous dites mais, sans être totalement en désaccord, je n'aime pas

cette polémique.

Tout est tellement complexe et difficile qu'on a l'impression sans cesse d'être sur le fil du rasoir.
Frank-Marie-THOMAS le 11-02-2015 à 10:05:53
@Galinette,


J'exprime une impression générale, sans me référer à un cas particulier.

Je constate cependant que les trois derniers meurtriers islamistes depuis Merah ont tous été tués. Ils avaient d'ailleurs été précédés par d'autres.

Je me souviens aussi que d'autres forcenés, dans une époque plus reculée, celle des années 70 des Brigades Rouges, de la Bande à Bader et d'Action Directe, étaient souvent pris vivants, ce qui tend à montrer qu'on peut le faire.

Les forces de l'ordre font ce qu'on leur ordonne .

Est-il impensable que le pouvoir ne souhaite pas se mettre des procès sur les bras avec la cohorte de manifestations hostiles, les dangers inhérents à ce genre de période, etc ?

Est-t-il absurde d'imaginer que deux des leurs et une policière municipale ayant été abattus, ils n'aient pris aucune précaution particulière pour protéger la vie de leurs assassins ?

Poser des questions n'est pas y répondre.
Galinette le 10-02-2015 à 19:35:44
"Mais j'ajouterais qu'au lâche soulagement de notre société , elle l'est aussi par les forces de l'ordre dont on a parfois l'impression qu'elles ne font rien pour attraper les meurtriers vivants."

Je ne sais si vous songez à des cas particuliers mais, j'ai un peu de mal imaginer des policiers tuant délibérément des hommes dès lors qu'ils sont en capacite de faire différemment.

Ou j'interprète mal vos paroles ou vous semblez porter un soupçon ( gravissime) sur l'attitude des forces de l'ordre. Et à ce moment là je poserai la question du " pourquoi"?
Frank-Marie-THOMAS le 09-02-2015 à 08:56:54
@ Galinette


Je suis en accord avec ce que vous écrivez.

La peine de mort, comme vous le dites, est appliquée - et sans jugement - par les voyous. Mais j'ajouterais qu'au lâche soulagement de notre société , elle l'est aussi par les forces de l'ordre dont on a parfois l'impression qu'elles ne font rien pour attraper les meurtriers vivants.
Galinette le 09-02-2015 à 04:05:08
En lisant votre billet ( auquel j'adhère) et les commentaires, j'éprouve de l'incertitude, face à un constat qui me taraude de plus en plus.

D'un côté il y a un monde peuplé de personnes plus ou moins sensibles et sensées, évoluées, empreintes de valeurs morales etc et de l'autre un monde totalement étranger ( pour x raisons) à ces valeurs, brutal, sans foi ni loi.

Ces deux mondes cohabitent mais ne se connaissent pas, ne se mélangent pas.

Des passerelles existent entre ces deux mondes

mais il y a une " frange" totalement insoluble à une quelconque compréhension, appréhension.

Il en va de quelques psychopathes ou sociopathes mais, plus grave d'individus de plus en plus nombreux, en marge d'une vie en

communauté paisible.

J'ai rencontré ces nouveaux " barbares" à l'école.

Où à mon immense étonnement je me suis trouvée, il y a plus de 20 ans, en présence de "sauvageons" qui ne connaissaient ni père ni mère et étaient totalement imperméable à nos " valeurs" dont on nous rebat les oreilles. De futurs assassins ( pour la catégorie psychopathe)

ou tueurs (dans la catégorie sociopathes). Je vais en choquer sans doute certains mais je suis sûre d'avoir eu des Merah ou des Coulibaly en classe et au moins un Blondiau.

Il est dur d'admettre que l'on a en face de soi des personnalités qui n'ont aucun respect pour la vie

humaine. Et pourtant, des collègues encore en activité me disent que cela a empiré au fil des années.

Et si l'on met en parallèle ( toute proportion gardée) ce qui se passe au moyen orient en ce moment, à savoir des exactions qui défient

l'entendement et qui heurtent profondément nos cœurs et nos esprits, on peut se demander si nos questionnements, nos tergiversations sur les degrés de punition ne sont pas un peu " à côté de la plaque".

A-t-on vraiment conscience de ce qui se joue

en ce moment?

Nous palabrons sur la peine de mort, mais elle est appliquée ( et de quelles façons) jusque dans nos quartiers.

J'ai l'impression d'agneaux discourant à l'infini sur le sort des loups qui les cernent en riant
Frank-Marie-THOMAS le 04-02-2015 à 09:08:03
@ icaunaise


Je comprends et j'irais même jusqu'à dire que j'approuve votre position.

La peine capitale est une chose effroyable, en effet, et la voter une épreuve sûrement très lourde.

Il n'en reste pas moins que dans le cas d'un Dutroux, d'un Fourniret, d'un Kouachi, d'un Coulibaly ou d'un Merah, la prison me semble une réponse à la fois frileuse et au bout du compte inhumaine.

La hiérarchie des peines a été décapitée par la suppression sans remplacement de la peine de mort. Nous en payons actuellement le prix.

Edgar Faure, en 1981 avait une proposition qui est malheureusement passée inaperçue mais qui aurait constitué une solution acceptable par tous : la relégation à vie des condamnés sur un endroit inaccessible comme l'îlot Clipperton. A méditer.

Cela éviterait que la prison soit la réponse unique au voleur, au violeur et à l'assassin multirécidiviste.

Car enfin, en toute justice,si un meurtre sordide "vaut" 30 années de prison, un cambriolage avec effraction ne doit pas être puni de plus que quelques secondes d'emprisonnement.
Icaunaise le 04-02-2015 à 07:44:48
Vous avez raison.... mais... Si la peine de mort était abolie, même partiellement, cela voudrait dire que des jurés et/ou des juges voteraient la peine de mort pour tel ou tel meurtrier. J'ai souvent imaginé, être désignée comme juré tout en souhaitant très fort et lâchement que cela n'arrive jamais. Je crois que je ne pourrai jamais voter la peine de mort et si un meurtrier, fût-il le dernier des monstres, mourrait sous la guillotine alors que je faisais partie des jurés qui l'auraient condamné, il me semble que son souvenir hanterait mes jours et mes nuits, tout le reste de ma vie.
La cigogne le 03-02-2015 à 15:51:54
La lecture de votre billet a fait remonter un souvenir..un interminable et soporifique déjeuner dominical..pendant lequel chacun allait de son opinion sur la peine de mort, la perpétuité..abolition de cette peine capitale..et je m'etais fait sortir de table-ouf!-pour discours insoutenable..!qui rejoignait votre propos..avec flamme et fougue..!!! Dommage que les parents de ma mère n'aient plus mal aux dents depuis longtemps..j'aurais bien remis le couvert!!