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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 10-02-2015 à 10:12:46

Les leçons du Doubs.

L'élection législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs, celle abandonnée par Pierre Moscovici devenu commissaire européen, a eu lieu dimanche 8 février.
 
 
 
Ce scrutin aura été méticuleusement...scruté.
La personnalité du député sortant n'y est sans doute pas pour rien, mais c'est surtout le caractère de test, à deux mois de deux consultations qui prendront une signification importante au plan national, qui a focalisé l'attention de tous les observateurs politiques (et la France n'en manque point).
 
Il ressort de ce vote très serré que le Front National a cessé, comme on nous en tympanise, de constituer un refuge contestataire, mais qu'il est devenu a lui seul un choix délibéré et réfléchi pour une part considérable des électrices et des électeurs.
Ses ténors, quoi qu'ils en disent, s'expriment suffisamment souvent et longuement sur tous les médias, pour que leurs positions et leurs thèses soient connues de tous et que les citoyens, en votant pour ce parti, prennent  la mesure exacte de leur choix.
Les  anathèmes lancés contre Mme Le Pen, son père et des soutiens sont de moins en moins opérants, quand ils ne sont pas carrément dissuasifs et contre-productifs.
 
Ainsi dans le Doubs, les chiffres que je vais rappeler sont sans appel : 
 
                        * l'abstention - somme toute modérée pour une élection partielle - est descendue au second tour à 51 %
                                 *  Le PS obtient 51,43 %
                                 *  Le FN  totalise 48,57%
 
Certes, les atermoiements de l'UMP, dont le dimanche d'avant le représentant avait été éliminé, ont certainement bénéficié aux deux candidats, même si c'est pour des raisons opposées.
Mais le temps n'étant plus où les états majors des partis disposaient des électeurs qui leur avaient fait confiance au premier tour, tout simplement parce que ceux-ci n'ont plus confiance tout court, ceux de la 4e du Doubs ont été tout à fait libres d'exprimer par leur vote le jugement qu'ils portent sur la politique menée par les responsables politiques actuels, par leurs prédécesseurs, ainsi que sur leurs aspirations et leurs craintes.
Si crainte il y a  d'ailleurs, elle semble avoir changé de camp : il faut la chercher plutôt parmi ce gros tiers d'électeurs UMP du premier tour qui, au second, ont préféré se reporter sur le candidat socialiste parce qu'ils redoutent l'aventure où pourrait entraîner le pays l'accession au pouvoir du Front National et de ses solutions simplistes.
 
Il ne faut surtout pas non plus passer sous silence les 8,5 % de citoyens qui se sont déplacés dans les bureaux de vote pour y déposer un bulletin blanc ou nul.
Leur vote, car c'en est un, et des plus significatifs assurément, exprime quelque chose de fort qui devrait être davantage analysé, et qui en tout état de cause, ajouté au 51 % d'abstention, relativise la portée des résultats de l'un et l'autre candidat.
 
Les scrutins du printemps prochain s'annoncent dores et déjà désastreux pour la majorité actuelle.
La fugace embellie dans les sondages du couple exécutif n'aura duré que le temps  des roses, qu'il s'efforce pourtant, bien indécemment d'ailleurs, d'exploiter au maximum de déclarations en cérémonies larmoyantes.
Le réel est en train de s'imposer à nouveau, et il est sans pitié.
 
Il ne suffira plus d'ostraciser le FN et de déclarer que ses électeurs sont déboussolés, perdus, en rage contre le système, déclassés, etc. bref que leur vote est purement épidermique, contestataire et irréfléchi
Il va falloir répondre non plus par des discours mais par des actes bien concrets aux aspirations et aux inquiétudes que ce vote traduit, à cesser de rejeter en bloc les questions posées par Mme Le Pen et ses amis au prétexte que ce sont eux qui les posent et à les remettre dans le débat normal de la politique avec intransigeance, vigilance, mais respect.
 
Les responsables du Front National ont fait et continuent de faire quelques diagnostics justes. Cependant les solutions qu'ils préconisent conduiraient évidemment notre pays à une impasse économique et sociale d'une extrême gravité si par extraordinaire leur parti était amené à gouverner la France à lui tout seul. Je dis "par extraordinaire", car il est absolument improbable que ce cas de figure se produise : jamais en effet, et c'est heureux, la République n'a été gouvernée par un seul parti, sans coalition, c'est à dire sans compromis . 
 
Cessons donc d'agiter des épouvantails ridicules, revenons à la réalité du pays et de l'opinion, bien plus sage, souvent, que tous ceux qui prétendent la représenter ou la guider, et n'ayons pour seule ligne de mire que l'intérêt supérieur de la nation.
Tous les Français ont une égale dignité. Toutes les opinions, pourvu qu'elles soint respectueuses de la loi, ont droit à pareille considération. Toutes, bien sûr, doivent aussi pouvoir être combattues, mais loyalement et dans le respect des autres et de soi-même. Nul n'a le droit de s'autoproclamer détenteur de la vérité ou de la morale.
C'est, entre autres, le sens profond de la vague d'émotion républicaine qui a parcouru notre pays le mois dernier. 
 
 
 
 
 
 

Commentaires

La cigogne le 11-02-2015 à 11:16:10
Bonjour monsieur..il n'est pas très etonnant que le score final ait basculé en faveur de la gauche..!! Cette region , sinistrée , a toujours eu le coeur a gauche.. ..mais où donc est la droite..??!! Quant au score du front national, ce qui me surprend, est qu'il réalise des scores de plus en plus élevés...en milieu rural..!! Nous vivons cela dans notre petit village..etonnant ..non..?? Comme le disait pierre Desproges a la fin de sa minute nécessaire..!! Bonne journée.fse