« Je n'ai pas peur pour moi. Moi je prends tous les risques, c'est normal, c'est ma mission.
Mais j'ai peur pour mon pays, j'ai peur qu'il se fracasse contre le Front national...pas en 2022, pas en 2029, mais en 2017 ! »
A y regarder d'un peu près, ces phrases me semblent appeler un certain nombre de réflexions et de commentaires.
Tout d'abord, venant après les récentes déclarations de M. Hollande appelant à aller « arracher » les électeurs du Front National (voir billet du 4 mars), force est de constater que ces prises de parole concommitantes et harmonisées sentent à plein nez les fameux "éléments de langage", spécialité de la néfaste caste des conseillers en communication.
Car à l'évidence on est là au cœur d'une opération de propagande politicienne dont le but affiché est la lutte contre le FN, mais dont la violence, la maladresse et surtout le caractère clairement trop tardif conduisent à penser qu'elle est un leurre destiné, tout en tentant désespérément de retenir les voix des électeurs de gauche déçus, à gonfler artificiellement les voix frontistes afin d'embarraser la droite.
« Je n'ai pas peur pour moi ».
Notons le coup de menton de l'homme déterminé à jouer sa vie et « à prendre tous les risques » pour lui-même afin de protéger ses ouailles. Quels risques ? Mauvais théâtre.
En vérité, espoir mal dissimulé que le moment venu - lors des prochaines présidentielles - les Français se souviennent de cette mâle attitude, de cet "appel du 8 mars ". Façon qui se veut gaullienne ( le de Gaulle de 1961, lors du putsch des généraux en Algérie ) de faire de son corps et de sa vie un bouclier pour protéger le peuple des mauvais coups l'ennemi en secouant un épouvantail à moineaux. Un nain au pays des géants.
Observez aussi la violence du mot « fracasser », qui est dans le même ton que le « arracher » de Hollande (voir article en lien), et qui prouve un plan de communication concerté. On est décidément très loin des belles paroles apaisantes et unitaires de l'après 7 janvier...
En un mot comme en mille, l'exécutif actuel, et en l'espèce Manuel Valls, nous prend pour des gourdes.
Ce débit hâché et virilement déterminé, ce minable scénario, cette mise en scène qui se veut pathétique, bref, ce mauvais théâtre ne parviennent qu'à produire un effet où l'odieux le dispute au comique.
On attendait mieux de lui.
Commentaires
Maître,
nous attendons votre sentiment sur cette médiocratique "valse-à-l'on-fraye"... avec ce superbe
"crétin* ... entouré de trentenaires gominés "
des sciences-po. probablement!!!" dont Régis Debray
avait dit (France-cul) qu'il s'y fabriquait...ainsi qu'à l'E.N.A "des incultes"..
Nous en avons un ici.. mais, .chez nous. il paraît savant ..
* "crétin des Alpes: "haddockisme"