Cela devient une fâcheuse habitude (cf billet précédent ).
Voici ce que déclare le jeune député UMP :
« Qu'est-ce qui fait monter le FN ? Si vous pensez que Taubira n'est pas un tract ambulant pour le FN ! »
Aussitôt les censeurs de s'émouvoir et le premier d'entre eux, Valls, d'adopter un ton martial pour dénoncer ce qui, à ses yeux, est une évidente dérive raciste.
Qui est raciste, je le demande ? Ne serait-ce pas celui qui, lorsqu'une personne noire est critiquée voit en elle la couleur et non la personne ? Qui donc l'autorise à prêter une signification discriminatoire à un propos purement politique ?
Aurait-il joué l'indignation de la même manière si la phrase du député eût visé, par exemple, Marie-Sol Touraine ?
Darmanin se contente de prononcer ce qui, pour tout observateur de bonne foi est une évidence : que Christiane Taubira avec sa loi mémorielle, sa loi sur le mariage homosexuel, ses provocations et ses palinodies constitue une cible politique de premier choix pour les sympathisants du Front National.
Ou bien le couple exécutif est totalement inepte, ou bien l'on est forcé d'admettre que le maintien deTaubira au poste de Garde des Sceaux ( alors que le gouvernement est en train, à la suite des attentats de janvier, de détricoter tout ce qu'elle a fait depuis trois ans ), ne peut avoir pour résultat que de faire monter encore un peu plus les voix du FN, donc mettre la droite dans un grand embarras. C'était le sens de mon avant-dernier billet.
Le mot "tract" n'a en aucun cas une quelconque connotation raciale, mais un sens prosaïquement électoral.
La réflexion de Gérald Darmanin est tout simplement frappée au coin du bon sens. Les coups de menton et les éclats de voix accompagnés de gestes menaçants réitérés, de plus en plus fréquents et violents au fur et à mesure que s'avance la date des élections, lui donnent encore plus raison.