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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 17-03-2015 à 09:47:03

Le 19 mars 1962. (1)

A Béziers la municipalité menée par Robert Ménard vient de débaptiser la rue du 19 mars 1962 (*) pour lui donner le nom d'un officier de l'armée française, Hélie Denoix de Saint-Marc. Un tollé de protestations a accompagné cet évènement, premier ministre en tête.
 
 

 
 
J'ai déjà eu l'occasion ici d'écrire quelques mots à ce sujet dans deux billets qu'on trouvera en lien.
Aujourd'hui je voudrais revenir avec plus de précision sur la réalité historique des accords du 19 mars 1962, et de l'action d'Hélie de Saint-Marc.
 
Les accords d'Evian entre les représentants du FLN algérien et ceux du gouvernement Debré prévoyaient d'abord l'organisation rapide d'un référendum en Algérie donnant le choix aux citoyens entre l'indépendance-association et l'indépendance pure et simple.
Ils prévoyaient aussi des dispositions précises concernant  quatre points : le statut de la communauté européenne qui demeurerait dans une Algérie éventuellement indépendante, la question du Sahara, celle des essais nucléaires et celle des bases militaires françaises, dont Mers El Kebir.
 
Dès après le 19 mars le cessez-le-feu entra théoriquement en vigueur et la France, pour ce qui la concerne, respecta scrupuleusement les obligations des accords.
Il n'en fut pas de même du côté algérien.
En effet, contrairement à ce qui avait été signé, l'ALN (armée de libération nationale) regroupa ses forces et, à partir du 17 avril, une vague d'attentats sanglants déferla sur tout le territoire algérien. Ces attentats consistaient le plus souvent en des enlèvements de Français réputés hostiles à l'indépendance et qui étaient jugés proches de l'OAS et ayant approuvé son action violente.
A ces égorgements barbares s'ajoutèrent les épouvantables sévices qu'on fit subir aux harkis, ces supplétifs algériens de l'armée française.
Il est à noter, d'ailleurs, que l'armée française demeura singulièrement passive en face de ces crimes. C'est là un grief qui n'est pas encore éteint aussi bien dans la mémoire de ceux qu'on appelle les "pieds noirs" que dans celle des anciens harkis et de leurs descendants actuels. Ces blessures mal cicatrisées ne sont pas pour rien dans les tensions que nous vivons actuellement.
                                                                                                                           (à suivre)
 
 
 
 (*) Notons que d'autres villes, déjà, ont pris la même décision, tandis que 1555 communes de France métropolitaine (aucune Outre-Mer) portent ce nom.
 
 
 
 
 
 

Commentaires

Nicolaï Vavilov le 25-03-2015 à 15:13:42
On trouve en ligne une video où François Mitterrand dit que cette date ne peut pas êtres choisie... la guerre ayant continué ...



http://www.asafrance.fr/item/video-en-1981-francois-mitterand-avait-explique-pourquoi-le-19-mars-1962-ne-pouvait-pas-etre-une-date-officielle-de-la-fin-des-combats-en-algerie.html
La cigogne le 17-03-2015 à 10:05:30
Merci pour cet article..je connais très mal cette partie de notre histoire..j'attends la suite avec impatience..!!fse