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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 18-03-2015 à 07:47:38

Le 19 mars 1962 (2)

Ainsi cette date du 19 mars ne marque nullement la fin de cet interminable conflit, de cette guerre coloniale, si l'on choisit de l'appeler ainsi, ou de cette guerre civile si l'on considère la nationalité des ennemis en présence.

Les exactions, les massacres, les horreurs indescriptibles ont continué en Algérie jusqu'à l'automne 1962. L'attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle et l'exécution de trois conjurés est le point final réel de cette sombre période de notre histoire contemporaine.

Donner comme nom  à une rue de France la date d'un cessez-le-feu non respecté est une incongruité dont on devrait s'indigner bien plus que du fait qu'un maire décide de la débaptiser.

 

Reste que M. Ménard et sa majorité municipale  pouvaient fort bien débaptiser cette rue et lui attribuer un nom qui ne fît pas polémique; ils avaient l'embarras du choix dans un pays d'aussi ancienne histoire et d'ausssi profonde culture que le Languedoc.

Il est évident qu'en choisissant de lui donner le nom de l'un des officiers de l'armée française qui désobéirent au pouvoir central et qui  décidèrent, avec les généraux Challe, Salan et Zeller, de faire sécession, le maire de Béziers avait pour intention de  revenir sur une page douloureuse de l'Histoire et de donner satisfaction à tous ceux, descendants de français d'Algérie, européens ou arabes, qui se sont sentis blessés par l'interprétation partiale et partielle qu'on en avait fait jusque là et dont l'ancien nom de cette rue était un rappel permanent, vécu comme une sorte de provocation.

 

Car enfin si l'on peut tout à fait entendre les raisons, respectables, de ceux qui restent attachés à cette date du 19 mars 1962 et à l'indépendance de l'Algérie obtenue à marche forcée, je demeure convaincu que cette dénomination, surtout dans cette région du sud de la France où tant de Pieds Noirs et de Harkis ont fait souche depuis l'indépendance de l'Algérie, était elle aussi une provocation.

 

Enfin, pour ce qui est du choix du personnage d'Hélie Denoix de Saint-Marc, je me permets de renvoyer le lecteur au billet que je lui ai consacré il y a quelques semaines et qu'on trouvera en lien avec celui-ci. On verra que l'homme est digne de respect, voire d'une certaine admiration.

Tout ce que je puis ajouter c'est qu'autant il eût été provocateur d'appeler cette rue de Béziers du nom d'un chef de l'OAS,  ou maladroit de lui donner le nom d'un des généraux putschistes, autant le passé de résistant de Denoix de Saint-Marc et sa qualité de Grand-Croix de la Légion d'Honneur rendent ce choix délicat, certes, mais honorable.  

 

 

 

 

Commentaires

Nicolaï Vavilov le 19-03-2015 à 00:10:16
harkis qualifiés plus tard de sous-hommes!!!
Nicolaï Vavilov le 19-03-2015 à 00:09:23
merci pour l'histoire à l'endroit: la fin de la guerre n'est pas

le 19 mars, qui est seulement la remise honteuse d'un permis d'égorger des milliers de harkis...