On a beau être habitué aux cafouillages en tous genres qui depuis des années émaillent les décisions et les prises de parole des responsables de l'Etat, celui d'hier est à retenir parmi les plus réussis.
A deux jours d'une élection qui s'annonce cataclysmique pour le pouvoir en place, ne voilà-t-il pas que s'élève une polémique grotesque par son enjeu et sa mise en scène entre Mme Hidalgo, maire de Paris, Mme Royal, ministre de l'écologie et son ancienne collègue Mme Duflot, M. Hollande se glissant dans les habits du clown blanc !
Cette saynète, comique et pitoyable à la fois, confirme d'abord ce dont on se doutait un peu, à savoir que contrairement aux lieux communs complaisamment répandus, les femmes ne sont ni plus tendres ni plus compétentes en politique que leurs homologues masculins.
Ensuite, cette cacophonie prouve , s'il en était besoin, que ni le président de la République ni le premier ministre ne sont en mesure de maîtriser l'imprévisible et incontrôlable Ségolène Royal qui, en quelques mots, s'amuse à ruiner tous les efforts qu'ils viennent de faire, surtout M. Valls, pour essayer d'endiguer la flot montant des votes hostiles.
On est même tenté de penser - ce dont pour ma part je suis convaincu depuis son entrée au gouvernement - que l'ancienne compagne du président prend un malin plaisir à jouer le rôle du caillou dans sa chaussure et dans celles de ses "amis" socalistes. Il n'est pas nécessaire d'être très fin psychologue pour comprendre pourquoi : il suffit d'un peu de mémoire.
Enfin le comique de la situation provient de la modestie de l'enjeu comparé à l'étendue des dégâts électoraux que cette farce va probablement entraîner. Car enfin, de quoi est-il question ?
D'autoriser ou non la circulation alternée des véhicules à moteur à Paris pour tenter de faire diminuer la pollution de l'air.
L'une, la maire, demande que ce soit dès aujourd'hui samedi, l'autre, l'ancienne ministre, la soutient et la troisième, la ministre en exercice, veut attendre lundi...
Outre le fait qu'il est absolument invraisemblable que la mairie n'ait pas la maîtrise de cette décision et doive attendre l'autorisation du gouvernement avant de prendre une telle mesure, il l'est encore plus que trois personnages appartenant à la même majorité politique ne soient pas capables de se concerter en privé avant d'étaler leurs divergences et leurs querelles au vu et au su de tous les citoyens, et ce à la veille d'une consulation électorale.
Ce spectacle ridicule et navrant à la fois atteint des sommets quand le président de la République, depuis Bruxelles, se sent obligé d'essayer de faire retomber la pression en proposant, selon son habitude, une synthèse mollasse et floue.
https://www.youtube.com/watch?v=vIUmKXe7OG8
Les anciens se souviennent sûrement du sketche d'Henri Tisot sur la circulation parisienne (voir ci-dessus), parodiant le discours de de Gaulle sur le référendum en Algérie. On riait de cette excellente imitation, bien sûr, mais aussi d'imaginer le président de la République s'abaissant à se mêler d'un aussi piètre sujet.
Eh bien ! ce qui, il y a un demi-siècle était l'objet d'un spectale de cabaret, par la grâce des princes qui nous gouvernent, est devenu l'objet d'un débat tendu entre trois éminentes personnalités politiques et un président de la République, plus roi Pétaud que jamais.
C'est dire où nous en sommes rendus !
Commentaires
J'ai plutôt l'impression que FH n'a aucune envie de se frotter à ce deux ex..!! Courage fuyons..en tout cas..circulation alternée lundi sur Paris..!! ..!!bon dimanche pour tous..fse
Merci pour ce moment.