Souvenez-vous : en 1983 à Dreux, le Front National juqu'alors groupusculaire recueillait 17% des voix au premier tour des élections municipales.
Aussitôt une vague d'indignation et de déclarations mettant solennellement en garde contre le danger fasciste de déferler sur le pays.
17 %...dans une petite ville...
Et hier soir, alors que le Front National obtient plus de 25 % des voix au plan national - résultat extraordinairement élevé - nous avons assisté à un petit jeu à droite comme à gauche consistant à nous expliquer que la "vague bleu-marine" n'avait pas eu lieu ! Et Mme Kociusko-Morizet d'insister lourdement en répétant vingt fois à M. Philippot " reconnaissez que vous êtes déçu". Comprenne qui pourra.
Le FN est en mesure de participer au second tour des départementales dans 1 canton sur 2 en France métropolitaine, il a déjà obtenu 8 victoires dès le premier tour et se trouve en ballotage favorable ou très favorable dans un grand nombre de cas. Qu'est-cela sinon une victoire ?
Qu'on ne s'en réjouisse pas, comme c'est mon cas, est une chose; mais cela n'autorise pas à nier l'évidence. En le faisant, d'ailleurs, on ne fait que mobiliser encore un peu plus les électeurs qui dès lors voudront confirmer au second tour la tendance du premier. Le déni de réalité est une marque de faiblesse et de peur.
Dernière réflexion sur ce scrutin et sur les émissions de radio et de télévision qui ont occupé ma soirée d'hier : la ridicule compétion au podium organisée par les commentateurs de tout poil entre les trois premières forces politiques du pays.
Durant plusieurs heures, le FN s'est retrouvé troisième derrière le Parti Socialiste. Jusqu'à ce qu'enfin on se rende à l'évidence que le parti des Le Pen n'est allié à personne alors que ce n'est le cas ni de l'UMP ni du PS. Bref, qui perd gagne !
La plus élémentaire bonne foi aurait pourtant voulu que dès 20 heures ont comparât ce qui était comparable...
Est-ce trop demander à ceux qui ont pour mission de nous informer ?
Commentaires
@ galinette
On ne peut pas mieux dire, surtout que votre conclusion.
Il est tout à fait vrai que ces gens ne se parlent plus, mais servent au public, comme des autistes, un discours refermé sur lui-même qui vient tamponner celui de leur interlocuteur sans aucune chance d'un quelconque dialogue véritable.
C'est effectivement isupportable.
J'ai eu moins de courage que vous. Les prises de parole, débats étaient..... surréalistes.
Au fil des années, j'ignore comment on en est arrivé là, toutes les conversations sont biaisées.
Les interlocuteurs ne se parlent pas vraiment, ne s'écoutent pas. Leurs propos visent uniquement à manipuler les auditeurs. Les arguments sont devenus des " éléments de langages" mis au point, peaufinés paraît-il par des équipes surentrainées. C'est le règne du métalangage.
J'ai dans l'idée que ce " jeu" est ressenti confusément par de plus en plus de gens. Au sentiment d'être pris pour un...ceci et cela, vient s'ajouter la colère face à ces clones arrogants arrimés à leurs privilèges pour la plupart.
D'où peut-être le désir contagieux de secouer le cocotier?
Le bébé risque de partir avec l'eau du bain et c'est peut-etre dommage mais les commentaires., aussi affligeants que les résultats, ne donnaient hier soir aucun espoir d'une prise en compte du cri des vrais gens.