Le grisâtre secrétaire général du moribond Parti Comuniste, Pierre Laurent, demande des excuses publiques au président de la République.
Qu'est-ce donc qui cause son ire ? Sur quel délit affreux appuie-t-il sa spectaculaire demande ? Quelle faute ce pauvre Hollande a-t-il donc commise qu'il soit ainsi sommé de faire amende honorable et de battre sa coulpe ?
Aurait-il menti ? Mais alors c'est pour l'ensemble de son œuvre qu'il faudrait qu'il s'excusât.
A-t-il commis une faute contre la morale ou l'éthique de son métier actuel ? A-t-il détourné de l'argent public ? S'est-il rendu coupable d'une quelconque forfaiture ?
Pire que tout cela : il a expliqué aux jeunes gens et jeunes filles qu'il a rencontrés sur Canal Plus l'autre soir, que le Front National raisonnait comme le Parti Communiste des années 70.
Pour avoir émis cette vérité première, confirmée par la lecture des tracts, discours et autres motions émanant du PC dans ces années-là, il est sommé de venir à genoux la corde au cou faire son mea culpa.
Je renvoie mes lecteurs à un article que j'ai consacré, en novembre de l'an dernier, au parallèle troublant entre les fondamentaux du FN d'aujourd'hui et ceux du PC d'hier; ils le trouveront en lien avec le présent billet.
Si les électeurs traditionnels du Parti Communiste sont passés avec armes et bagages du côté des Le Pen, ce n'est pas, comme on le voit à la lecture de ces mots du regretté Georges Marchais (et l'on trouverait encore mieux, si je puis dire, chez Jacques Duclos ou tel autre éminence communiste de l'époque ) l'effet du seul hasard, ou de je ne sais quel égarement idéologique.
C'est que le corpus du PC et celui du FN sont effectivement cousins.
L'indignation surjouée de Monsieur Laurent n'y changera rien.