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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 22-06-2015 à 08:46:49

Plaidoyer pour le protectorat.

Il fut un temps, pas tellement éloigné de nous, où les puissances mondiales s'arrogeaient le droit de placer certains pays sous la protection de leurs armes et de leurs lois.

Ce système politique portait le nom de protectorat. 

 

 

 

Vers la fin du XIXe siècle après une vague impressionnante de colonisations, notamment en Afrique, l'idée est venue à certains en France et ailleurs en Europe, de créer un système de domination qui allierait les vertus de l'indépendance et les garanties de l'assimilation coloniale.

Au départ, cette évolution fut le fruit d'une  réflexion que l'on peut considérer comme cynique, mais qui ne fut pas que cela.

Le protectorat, en effet, permettait à la puissance dominante de retirer du territoire protégé par elle les mêmes avantages que ceux d'une colonie ordinaire, mais en évitant les charges administratives et sociales inhérentes à l'assimilation. 

 

Très vite, à partir de l'expérience tunisienne en 1881, la France mesura les avantages d'un tel statut.

Le Bey de Tunis, souverain du pays avant l'arrivée des Français restait en place et, autour de lui, toute une administration dont la France n'assumait pas la charge financière, tout en se réservant - c'est là le substrat du protectorat - la gestion des affaires militaires, internationales et juridiques. 

 

Cette formule plus souple et moins dispendieuse pour la Métropole que celle de la colonie fut assez vite étendue à d'autres territoires : le Maroc en Afrique du Nord, le Tonkin, l'Annam et le Cambodge en Extrême Orient, le Congo, le Niger, Madgascar en Afrique et dans l'Océan Indien.

Les autres puissances coloniales européennes utilisèrent aussi, chacune à sa manière, la souplesse de cette formule : la Grande-Bretagne à Zanzibar, au Kenya et en Rhodésie du Sud, l'Allemagne au Togo et au Cameroun, l'Italie en Somalie et en Ethiopie.

 

J'ajoute que le protectorat, qui a disparu avec la grande vague de décolonisation des années 1960, continue d'exister en Europe où de petits pays sont placés sous la protection de leurs grands voisins : Saint-Marin pour l'Italie, le Lichtenstein pour la Suisse et Monaco pour la France.

 

Il pourrait bien se faire qu'on dût encore y avoir recours pour mettre un terme aux conflits qui ensanglantent et fragilisent le monde où nous vivons aujourd'hui, et régler de façon profonde et sérieuse les dérives actuelles, notamment la montée inexorable de l'immigration politique et économique qui nous plonge, en Europe, dans une intolérable situation.

 

Chacun, pour peu qu'il soit de bonne foi, voit bien que ni la construction de murs, ni la multiplication des camps de réfugiés, ni la chasse aux clandestins sur terre ou sur mer ne parviendront à endiguer ce flot montant et, partant, à régler les multiples problèmes auxquels il nous confronte.

La solution n'est pas à chercher chez nous, mais dans les pays qui alimentent l'immigration par la cruauté de leurs dirigeants, par la corruption de leurs administrations, par le règne de l'obscurantisme religieux, par l'injustice et la violence. Chacun s'accorde à le dire, mais rien de positif ne se met en place, et pourtant, cela urge ! 

C'est ici que le système du protectorat, non plus national mais international, sous l'égide de l'ONU, retrouve sa légitimité et son efficacité.

On y a d'ailleurs eu recours en 1999 lorsque la résolution 1244 des Nations Unies, établit le protectorat international sur le Kosovo. Le même régime fut appliqué également à la Bosnie et au Cambodge.

Quant à la France, sous mandat de l'ONU, elle exerce en ce moment-même une sorte de protectorat sur toute une partie de l'Afrique sub-saharienne dans le but, avec l'aide et l'accord des autorités locales, d'anéantir le danger terroriste. 

 

Il y a fort à parier qu'il fonctionnerait à l'avantage des peuples concernés et du monde entier, s'il était appliqué aux pays dont la situation cahotique alimente ces intolérables migrations massives et désespérées : la Syrie, l'Irak, la Libye, l'Erythrée, le Soudan. 

Ce protectorat international, dont on a pu mesurer l'efficacité, est sans doute la seule véritable solution au désordre qui gangrène le Moyen-Orient et l'Afrique. Il ne comporte aucun relent colonialiste, puisqu'aucune nation en particulier ne saurait y trouver un avantage économique ou expansionniste et que son seul projet, sa seule utilité, serait de ramener la paix dans un premier temps, puis de reconstruire, en accord avec les peuples concernés, des institutions solides et pérennes, avantageuses pour les nationaux et apaisantes pour le monde.