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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 12-07-2015 à 09:09:56

Il faut refaire 1789.

Il y a déjà quelques années, sept ans pour être précis, que bien que je me passionne pour la vie publique, je suis de plus en plus réticent à voter.
 
 
Lorsque j'étais jeune, je considérais avec méfiance un mode de décision qui mettait sur un pied d'égalité les hommes et les femmes cultivés, au fait des affaires publiques et des institutions et la masse de ceux qui, ne sachant rien de tout cela, disposaient du même bulletin de vote, de la même capacité à peser sur le cours des choses.
Depuis, heureusement, j'ai réfléchi et constaté que malgré cette évidente inégalité entre les uns et les autres, le corps électoral, au bout du compte, s'équilibrait lui-même et que ses choix et ses décisions, sans doute grâce à ce mélange, représentaient vraiment la volonté générale et l'intérêt public.
 
 
Hélas mes démons de jeunesse m'ont repris, s'étant introduits par une autre voie. Trois évènements en sont la cause.
   - La prépartion cynique du référendum prévu prochainement en Nouvelle Calédonie pour fixer son avenir institutionnel avec ou sans la France dont j'ai déjà eu l'occasion de parler dans le billet (mis en lien avec celui-ci).
     - Le scandaleux déni de justice du référendum français de 2005 où le peuple, à une franche majorité, avait repoussé les institutions qu'on lui proposait pour l'Europe, et qu'on leur imposa quelques mois plus tard avec un incroyable cynisme.
        - Et il y a quelques jours, le référendum en Grèce  où le peuple dans son immense mjorité a repoussé les conditions posées par Bruxelles et que le gouvernement grec tâche à lui faire avaler de force quelques heures plus tard...
 
Ajoutés à cela, en vrac, la vielle réminiscence des promesses trahies de de Gaulle entre 1958 et 1961, la volte-face du gouvernement Mauroy en 1983, le changement de cap lof pour lof de François Hollande entre sa campagne de 2012 et ses options de 2015.
Pour d'autres raisons qu'il y a 50 ans, plus solides et je le crains plus définitives, je reviens à ma méfiance primitive à l'égard du suffrage universel, non plus parce que je le trouve injuste, mais parce que j'en ai plus qu'assez de le voir systématiquement trahi par des dirigeants qui se moquent du peuple. 
 
« L'État c'est moi » disait le Roi Soleil et un siècle plus tard, devant ses juges, le malheureux Louis XVI prononçait ces mots qui disent tout de l'Ancien Régime « C'était légal, puisque je le voulais ». Cela avait au moins la vertu d'être honnête et clair.
Nous en sommes revenus à une oligarchie de "sachants" qui n'ont même plus le courage d'assumer nettement leurs privilèges.
1789 est à refaire.