posté le 20-11-2015 à 08:48:22
Fana-mili
Souvenons-nous et rions un peu : cela ne peut nous faire de mal en ces temps orageux.
Pour tous ceux - et nous sommes encore nombreux - qui ont vécu mai 68, les évènements de ces derniers mois sont une source intarissable de surprise amusée dont, personnellement, je ne me lasse pas.
J'ai vraiment cru avoir la berlue en voyant nos concitoyens - et singulièrement les plus jeunes - faire des haies d'honneur aux forces de l'ordre, les applaudir et les acclamer. Ceci a commencé en janvier et voici qu'après le sinistre 13 novembre, cela recommence de plus belle.
En 68 il était de bon ton, au contraire, de lancer sur les CRS et les gendarmes toutes sortes de projectiles - durs ou mous - et de les agonir d'insultes dont la plus banale était l'immortel " CRS SS ".
Ecouter Mozart ou Debussy, c'était être un tenant de la "culture bourgeoise".
Porter une cravate, ne pas avoir les cheveux longs, ne pas s'extasier aux arpèges de Ravi Shankhar, ne pas arpenter les chemins de Kathmandou, ne pas s'adonner aux paradis hallucinogènes et à l'amour avec un grand tas, c'était être définitivement rangé au nombre des morts-vivants.
Oser prétendre, même timidement, qu'un minimum d'autorité était une nécessité dans l'éducation des enfants dans leur famille ou à l'école, c'était être un affreux conservateur, une sorte de tortionnaire, même.
Chanter la Marseillaise ou brandir les couleurs de la France, ne pouvait être qu'un symptome de fascisme.
Défendre l'armée, c'était mériter la mort.
Or ne voilà-t-il pas qu'on entonne la Marseillaise à propos de tout et de rien, qu'on encense la police, la gendarmerie, les CRS etc. en agitant les drapeaux du pays ?
Mais n'est-il pas surtout réjouissant de voir des cohortes de plus en plus denses de jeunes gens et de jeunes filles devenus brusquement fana-mili, se presser aux bureaux de recrutement de l'armée de Terre, de Mer et de l'Air vingt ans seulement après que le service militaire de conscription a été aboli au soulagement de toute une génération ?
J'attends avec impatience de voir les automobilistes embrasser le gendarme qui les verbalisera pour avoir dépassé la vitesse autorisée de 5 kms/heure ou déposer des fleurs sur les radars de contrôle.
Nous connaissons tous au moins une personne, une femme, blonde, fille d'un ancien parachutiste et député poujadiste, candidate à une élection dans le Nord le mois prochain, au nom bien breton, qui ne doit pas être triste de cette spectaculaire palinodie.
Commentaires
Je ne suis pas sûr que les gens se jettent actuellement dans les bras des policiers et des gendarmes parce qu'ils les aiment soudain. Je crois qu'il s'agit du réflexe qu'ont ceux qui ont peur et qui cherchent à se mettre sous protection. PS : Je vous prie de m'excuser de ne pas avoir relu mon commentaire précédent.
Oui bien vu et bien dit !
[se presser aux bureaux de recrutement de l'armée de Terre, de Mer et de l'Air vingt ans seulement après que le service militaire de conscription a été aboli au soulagement de toute une génération ? ]
Une frange non négligeable de notre jeunesse passe beaucoup d'heures (trop) sur des jeux virtuels violents où ils adorent tuer et prendre le risque de se faire eux aussi "queuter" comme ils disent.
Faudrait-il croire que la complexité de la société dans laquelle la fin du XXème nous à amené aurait fait germé dans les esprits un besoin de violence véritable ?.
Cet article a réussi à m'arracher un sourire, après la gravité du précédent ... et le tragique du suivant.
Omnia vincit amor ?
Suave mari magno...
Amicalement. seringa.
Un sourire dans ce gris ambiant fait le plus grand bien..!! Nous avions commencé, Marc et moi, à sourire dans notre coin.. Mais je dois reconnaître que ce sursaut patriotique n'est pas fait pour me déplaire, nous déplaire..!! Nous autres français constituons un peuple...versatile..mais unissons nous pour les vraies causes..autour de réels debats..et virons M Valls qui a , encore!!, ouvert son bec quand il faudrait savoir se taire..cretin..!! Nos amis médecins militaires sont.."furax"..!! Bonne fin de semaine à toutes et tous.fse