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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 24-11-2015 à 09:49:39

Guerre (4)

Pour plagier le général de Gaulle, on voit depuis dix jours des gens - souvent d'anciens pacifistes - qui sautent sur leur chaise comme des cabris en criant " la guerre ! la guerre ! la guerre ! ". (*)

 

 

 

On ne voit plus, à la télévision que des uniformes militaires camouflés pour la campagne mais qui, en ville, sont à peu près aussi discrets que les robes que Dupont et Dupond arborent dans les rues chinoises du Lotus Bleu. Ce qui prouve que le but recherché est non pas d'assurer, mais de rassurer

Et de montrer la foule des jeunes qui se pressent aux bureaux de l'armée, et de déguster l'envol des rafales depuis le pont de notre porte-avions, et, comme dans un jeu vidéo, de repasser en boucle les prises de vue aériennes montrant l'explosion de bâtiments ou de camions en Irak et en Syrie.

Et notre président, pourtant plus proche d'un bourgeois replet à la Monsieur Prudhomme que de Bayard, affiche une mine martiale remonte les couloirs d'un pas ferme et décidé (en même temps que dans les sondages, paraît-il).

 

Las ! La réalité est tout autre.

Au delà de ces images de "communication" - de propagande - destinée à rassurer -  à endormir - le bon peuple, la réalité est bien moins flambarde.

 

Tout d'abord, comme toujours en cas de conflit, on ne sait rien de précis sur la stratégie en cours, sur le pourcentage des objectifs atteints par rapport à ceux qu'il faudrait détruire, sur le nombre de morts chez l'ennemi. On ne peut donc se faire aucune idée précise du degré de réussite de la stratégie en cours.

On m'objectera que ce sont là des "secrets-défense" qu'il serait suicidaire de livrer au public. Voire.

 

Mais le pire est ailleurs.

Pendant qu'on nous bassine avec la fermeté du gouvernement et de sa majorité dans un bruyant concert de déclarations fracassantes et de chœurs patriotiques, c'est une tout autre musique qui se joue derrière le rideau. Trois exemples édifiants :

-   L'assignation à résidence implique la possibilité pour les services de police de savoir à tout moment où se trouve le suspect. Or on vient de fixer à 12 heures sur 24 l'obligation pour le prévenu de rester à son domicile...Durant les 12 autres heures de la journée, on touche du bois.

-    Au moment où l'on fait tout un tapage à propos de l'armement éventuel des policiers municipaux approuvé par le président de la République devant l'assemblée des maires de France, on vient de leur refuser de pouvoir contrôler les identités. Il faudra donc qu'ils en appellent à la police nationale pour effectuer ce contrôle, ce qui serait comique si ce n'était pas si lamentable.

-    On a refusé le droit aux enquêteurs en train d'effectuer une perquisition de saisir sur le champ les téléphones et les ordinateurs portables.

 

Telle est la réalité qui se cache derrière les déclarations péremptoires et martiales.  

 

 

(*) note du même jour : Espérons qu'ils ne seront pas exaucés au delà de ce qu'ils espèrent : la Turquie, censée être notre alliée et soutenir la coalition qui est en train de se mettre en place, vient d'abattre un avion de chasse russe au dessus de son territoire. Les va-t-en guerre, pour n'avoir pas voulu discuter avec le tyran El Assad et l'autocrate Poutine - sans omettre les américains et leur absurde guerre d'Irak il y a 12 ans - ont une lourde responsabilité à assumer. Je doute, hélas, qu'ils soient à la hauteur. Lorsque Hollande rencontrera Poutine dans deux jours, qu'en sera-t-il ?

 

 

 

 

Commentaires

Bellatrix le 25-11-2015 à 20:42:45
Oui,je suis d'accord avec vous.

Le bracelet électronique me semble plus judicieux.

Et dans tous les domaines le risque zéro n'existe pas.


Merci pour vos articles.


Bonne soirée à vous.
Frank-Marie-THOMAS le 25-11-2015 à 13:55:12
Merci à Icaunaise et Bellatrix pour leur commentaires éclairés.

Je suis parfaitement d'accord avec cette description des contraintes liées à l'assignation à résidence et je ne dis pas autre chose dans le présent billet. Quand je suggère que pour les heures de liberté des suspects il faille" toucher du bois", je veux signifier que rien ne garantit que l'individu soumis à cette assignation en respecte les règles entre deux visites au commissariat ou à la gendarmerie.

Dans ces conditions il semble que sans être une garantie totale, le bracelet électronique serait en effet une solution adaptée.

Il faut pour cela modifier notre législation ? Modifions-la.

Il serait pour le moins paradoxal qu'on ait scrupule à restreindre les libertés des suspects alors que l'état d'urgence gêne l'ensemble des citoyens honnêtes.
Bellatrix le 25-11-2015 à 08:40:11
Bonjour,

au sujet de l'assignation à résidence,"dans le cas des dernières mesures prises depuis les attentats",certaines personnes visées* sont obligées de rester à leur domicile "entre 20 heures et 6 heures du matin",elles doivent aussi "pointer entre 2 et 3 fois par jour" auprès de la gendarmerie ou de la police et ont interdiction de quitter la commune,sauf avec l'autorisation expresse du préfet.


*Les Français qui reviennent de Syrie ou toute personne "dont l'activité est dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics."

En période d'état d'urgence,la décision d'assigner à résidence peut-être prise par le ministre de l'Intérieur et des préfets à l'encontre de toute personne.

(En temps normal,les assignations à résidence doivent être prononcées par un juge d'instruction ou un juge des libertés et des détentions.La démarche le plus souvent est de proposer une alternative à l'emprisonnement d'une personne.)


Pour ceux et celles assigné(e)s à résidence dans le cadre de l'état d'urgence :Aucune indication concernant la durée de la mesure n'est fournie à la personne assignée à résidence puisqu'elle dure le temps qu'il y a un risque de trouble à l'ordre public.

Cette durée ne peut dépasser celle de l'état d'urgence.En cas de non-respect de ces obligations,une peine de 3 ans de prison est encourue.Pour contester son assignation,il faut saisir dans les 2 mois le tribunal administratif.

(ce qui annule toute possibilité de recours, à la personne assignée, puisque l'état d'urgence est supposé durer moins longtemps?

Enfin j'ose espérer)

Comment ces conditions son contrôlées?

Principalement par les mesures de pointage imposées.Lesdites personnes assignées n'ont pas le don d'ubiquité.Par conséquent,faut bien qu'elles sortent de chez elle pour aller pointer autant de fois que nécessaire.


Quand l'assignation à résidence est prononcé dans le cadre judiciaire pour une détention provisoire ou d'une liberté provisoire,la surveillance de l'assigné à résidence peut-être faite avec l'aide d'un bracelet électronique.Soit un boitier installé chez lui ou le port d'un bracelet électronique ce qui permet à la police de le géolocaliser en permanence.


Les personnes assignées dans le cadre de l'état d'urgence sont susceptibles d'avoir un travail.

Je trouve normal qu'elles ont le droit de sortir pour aller travailler (dans l'idée que toutes les personnes assignées sont "peut-être" considérées potentiellement dangereuses mais qu'une bonne partie d'entre-elles n'a pas franchi ni ne franchira jamais la ligne jaune)..puis pour aller pointer.


Pourquoi ne pas munir ces personnes d'un bracelet électronique:

Le ministre de l'Intérieur précise qu'il faudrait changer la législation pour ce faire dans le cadre administratif de l'état d'urgence.

Pourtant pour assigner à résidence toute personne hors du cadre judiciaire ce même ministère à fait passer deux décrets:le samedi 15 et le dimanche 16 novembre.


(source sur le site du Figaro:Qu'est-ce qu'implique l'assignation à résidence pendant l'état d'urgence?")


Très bon mercredi à vous.
Icaunaise le 25-11-2015 à 08:16:51
Il semble qu'il y ait de la confusion dans l'air! L'assignation à résidence veut dire que la personne concernée a l'obligation de ne pas quitter le territoire qui lui a été signifié. Elle doit rester à son domicile 12 heures sur 24 en particulier la nuit. En dehors de ces heures elle a le droit de mener sa vie comme elle l'entend. Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à cela. Si on voulait avoir l'oeil sur elle en permanence, elle serait emprisonnée et non assignée à résidence. Il ne faut pas tout mélanger
La cigogne le 24-11-2015 à 22:56:44
Bonsoir a tous..Poutine n'a pas le sens de l'humour..on peut craindre une riposte .. Efficace..!! Je voudrais juste avoir une pensée pour nos hommes et femmes sur le terrain de ces opérations decidees par une équipe de bras cassés..!! Je pense à ces pilotes de chasse.. A leurs familles. Pour avoir connu l'éloignement d'un conjoint parti en mission ONU..je peux vous assurer que les jours sont longs..que l'on redoute les nouvelles..et le coup de sonnette.. Tardif ou tres matinal..jolie nuit et doux rêves a toutes et tous..!!fse
Bellatrix le 24-11-2015 à 16:36:26
Ce n'est guère réjouissant tout cela.J'espère que cela ne va pas mettre le feu aux poudres.Poutine n'est pas un plaisantin!
Florentin le 24-11-2015 à 15:24:30
Conclusion : nous sommes gouvernés par des irresponsables, pour ne pas dire des incapables. .