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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 03-12-2015 à 09:45:39

A quoi sert donc le CSA ?

J'admets bien volontiers que je n'ai pas chronométré avec précision les divers temps de parole depuis le début de la campagne officielle des élections régionales. Mais...

 

 

 

Je suis interloqué par la criante inégalité de traitement entre les uns et les autres.

D'un côté on prend la peine, dès qu'on invite un responsable politique appartenant à une liste ou la soutenant, d'énumérer les noms de toutes les autres têtes de liste. Ni vous ni moi ni personne n'a le temps de les lire, encore moins de les mémoriser, mais on a appliqué la loi. C'est à peu près aussi efficace que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé " sous une affiche vantant les mérites d'un apéritif.

Cette hypocrisie que je n'ai de cesse de dénoncer parce qu'elle me semble une des tares les plus irritantes de notre époque, triomphe en politique.

 

Mais ce n'est pas tout.

Matin, midi et soir se succèdent au micro et sur les écrans Hollande,  Valls,   Cazeneuve, ou Le Drian (*), pour ne citer qu'eux. Jamais dans le passé les représentants les plus importants de l'exécutif n'ont à ce point envahi les médias de masse. Encore une fois, je n'ai pas mesuré leur temps de parole, mais il est évident qu'il est, comparativement au reste du spectre politique, absolument exorbitant.

 

Qui dénonce cette dérive insupportable ? A peu près personne.

Les évènements de ces dernières semaines, c'est aisé à comprendre, offrent aux responsables en titre de multiples occasions de prendre la parole ou d'être vus dans de belles et nobles postures : attentats, guerres, COP 21, minutes de silence, Marseillaises, dépôts de fleurs, discours,  etc.

Mais sous prétexte qu'ils peuvent s'imposer devant les caméras, le doivent-ils ? Ne faudrait-il pas au contraire que, respectueux en pleine période électorale, de l'équilibre des temps de parole, ils s'imposent à eux mêmes la salutaire discipline de n'intervenir que peu et rarement ? Et les médias eux-mêmes ne devraient-ils pas s'abstenir de montrer ces images en boucle ? 

 

Non seulement ils n'ont pas ce minimum d'exigence républicaine à l'égard d'eux-mêmes, mais ils abusent sans vergogne de la bonne aubaine. Cela semble payant, du moins si l'on en croit les sondages de popularité. Alors pourquoi se gêner ?

Je me souviens pourtant des reproches que l'opposition d'alors formulait, à juste titre, à l'encontre de Sarkozy qui vibrionnait sans cesse devant micros et caméras :  les élèves ont largement dépassé le maître.

 

Quant au  CSA, censé faire régner l'équité dans la répartition des temps de parole, a quoi peut-il bien sevir  (**)? 

 

 

   (*) Ce dernier peut se dispenser de faire campagne en Bretagne, où il mène la liste socialiste : on le voit suffisament partout, et toujours à son avantage. J'imagine fort bien le dépit de ses concurrents locaux.

(**) Le CSA se contente "d'observer des déséquilibres dans les temps de parole" et invite les médias « à ne pas privilégier l'exposition des candidats aux élections régionales appelés à s'exprimer sur l'actualité nationale et internationale ».

On ne saurait être plus sévère ni efficace !