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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 14-12-2015 à 09:51:32

Scusi per la modestia...

"Excusez ma modestie"... Exceptionnellement je vais citer un court extrait de mon billet du 10 décembre, pour clarifier les choses. On comprend en le lisant et en se reportant aux deux billets précédents (en lien) que le résultat de l'élection d'hier ne constitue pas une surprise pour moi. Il est cependant lourd de conséquences et d'exigences pour les mois qui viennent.

 

 

" A deux reprises dans mes billets précédents j'ai envisagé l'hypothèse que malgré les résultats très flatteurs du premier tour, l'électorat du second tour pouvait fort bien se reprendre et barrer in extremis la route aux candidats du Front National arrivés en tête.

En effet, après avoir dit leur mécontentement sans frais, les électeurs se trouvent confrontés à la nécessité de choisir ceux qui durant six ans vont diriger leurs affaires, et ce choix crucial est influencé par les craintes que les candidats frontistes eux-mêmes et le tapage médiatique qui les précède, ont enraciné dans leurs consciences."

 

Commençons par observer que si le Front National ne parvient pas à passer victorieusement la barre du second tour , tout - même l'improbable - a été fait pour l'en empêcher, depuis les retraits de liste jusqu'aux vociférations hystériques du premier ministre et de ses affidés.

Par ailleurs l'utilisation habile et ultra politicienne des attentats horribles de novembre et du grand cirque médiatique de la COP 21 a permis aussi, le temps d'une élection, de détourner les yeux du peuple des souffrances qui sont les siennes, chômage et pouvoir d'achat en tête. 

 

Reste, malgré le tapage fait autour de la prétendue "défaite" du FN et de ses dirigeants, que le parti des Le Pen enregistre des scores inouïs et surtout fait élire des centaines de conseillers régionaux, sur tout le territoire à l'exception notable de l'Outre-Mer. Ce maillage d'élus ne peut qu'approfondir encore l'emprise de ce parti dans les métropoles, les villes et les campagnes, préparant ainsi de futures victoires.

Ne passons pas non plus sous silence les moyens financiers qu'une telle foule d'élus représente pour leur formation et les possibilités d'action et de propagande qu'ils leur offrent. 

Envisageons lucidement aussi que dans deux grandes régions, le Nord et PACA, le Front National, représenté par des groupes pléthoriques, sera durant six ans la seule voix de l'opposition, surtout si messieurs Bertrand et Estrosi gouvernent en tenant compte, comme ils le promettent, des attentes des électeurs de gauche qui leur ont permis d'être élus. 

 

Mais la principale leçon à tirer des élections d'hier est que, sous la pression du peuple et de la nécessité, il va falloir que se mette en place une complète refonte de la géographie politique française.

Le parti socialiste est plombé par ses "alliés" Front de Gauche et Verts qui le rejoignent le temps d'un second tour de scrutin, mais qui, le soir même, retournent à leur opposition sans concession. Pour le PS, c'est une impasse.

De même, les Républicains et les Centristes sont dans l'obligation électorale de s'entendre tactiquement, mais chacun, mu par des intérêts divergents, reprend ses billes dès l'élection passée. Pour Les Républicains, c'est une impasse.

L'inexorable progression en voix du FN oblige, sous peine de disparition, les deux blocs de la vie politique à se fragmenter et à se recomposer, moitié de la Gauche avec la Droite et moitié de la Droite avec la Gauche.

Quand plus rien ne sépare un Valls ou un Macron d'un Raffarin ou d'un Le Maire, quand on aurait du mal à distinguer ce qui peut bien opposer une Kosiusko-Morizet d'une Hidalgo, l'heure est venue de cesser de faire semblant et de s'unir à ceux avec qui on a tout en commun.

 

Or la cause de cette coupure artificielle de la France en deux camps, qui prétendent s'opposer quand tout les réunit, est dans le second tour de l'élection présidentielle qui fait s'affronter deux écuries qui devront s'opposer durant cinq ans pour justifier le combat qu'elles ont mené. Il  va donc falloir passer par une réforme profonde des institutions voulues par de Gaulle et Debré en 1958, qui sont dorénavant un lourd handicap pour la France.

 

Faute de cette courageuse refonte de nos institutions - et il ne faut sûrement pas compter sur un François Hollande pour avoir un tel courage - la montée de l'extrêmisme ne pourra pas être durablement endiguée. 

 

 

 

Commentaires

Frank-Marie-THOMAS le 15-12-2015 à 08:14:43
(Suite ) la Martinique vient de voter pour une liste indépendantiste (Marie-Jeanne) alliée à la Droite (Monplaisir)...
Frank-Marie-THOMAS le 15-12-2015 à 08:13:22
@ La Cigogne


Le Conseil Constitutionnel est - ce qu'il ne devrait pas être, je vous l'accorde - une assemblée de retraités de la politique active; des sages, comme on les nomme.

Le succès relatif (25 % des suffrages ) des autonomistes - puisque c'est ainsi qu'ils se nomment eux-mêmes - n'est en rien le signal d'un désir corse d'indépendance.

Si un référendum avait lieu dans l'île sur la question de la séparation d'avec la France, ces 35 % seraient réduits à la portion congrue et les électeurs restants voteraient non.

Toutes choses égales paar ailleurs, la M
Frank-Marie-THOMAS le 15-12-2015 à 08:08:31
@ Florentin


J'ai dû mal m'exprimer : je ne parle ni ne souhaite une quelconque "fusion" entre la Droite et la Gauche. Cela aboutirait à un magma politique bien peu démocratique, à une sorte de parti unique.

Je plaide pour la recomposition des familles politiques en trois grands pôles : les conservateurs nationalistes, les libéraux sociaux et les révolutionnaires. Ces trois familles existent, mais sont actuellement dispersées dans toutes les formations.
Florentin le 14-12-2015 à 16:04:47
Les lignes frontières deviennent effectivement plus floues entre la droite et la gauche. Mais leurs différences idéologiques originelles sont incrustées dans l'inconscient collectif politique. Tellemment, me semble-t-il, qu'il me paraît impossible que ces deux partis puissent un jour opérer leur fusion.
La cigogne le 14-12-2015 à 15:44:46
Jospin n'est il pas revenu sur les bancs du Conseil Constututionel??.. Pourrai je vous demander ce que vous pensez du vote nationaliste en Corse?..moi: il me choque terriblement..et dans ma colère.. Je suis prête a voter l'arrêt de toute subvention..Aide..et autres mânes republicaines..ils souhaitent leur indépendance..c'est le moment de leur offrir..un p'tit p'aisir..quand on peut rendre service..!! Je suis..agacée..!! Merci pour votre réponse..francoise
Frank-Marie-THOMAS le 14-12-2015 à 13:53:43
@ La Cigogne

Oui, à un détail près cependant : Jospin a dit qu'il se retirait de la vie politique et il a tenu parole.

Bartolone, lui, a mis en scène une pseudo démission du perchoir sachant pertinemment que le groupe socialiste de l'Assemblée ne peut pas faire autre chose, à un an de la présidentielle, que de le reconduire.

Comme disait La Rochefoucauld au sujet de la "retraite" du cardinal de Retz : " sa retraite est la plus fausse de ses actions".
La cigogne le 14-12-2015 à 11:13:43
Le parti de Mme Le Pen est arrivé en tête dans notre département..!!les voix portees sur ce parti montent en puissance..et je pense que nos magouilleurs de première classe ont l'obligation de se bouger les fesses -pardon pour cette familiarité!!- dans la perspective de 2017..quant à Bartolone il m'a fait penser a un certain Jospin un soir de déroute électorale ..fse