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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 17-12-2015 à 09:42:16

Ils ont tous tort.

Hier matin, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV, Gilles Kepel traçait ( prudemment) un paralèlle entre Daesh et le Front National.

 

 

Certes le politologue, professeur à Sciences Po, ne prétendait pas que le Front National pouvait être mis sur le même plan que l'état islamique, ni que ses positions étaient  comparables aux crimes de celui-ci.

Le rapprochement qu'il faisait portait sur ce qui à ses yeux était commun à Daesh et au FN, à savoir l'obsession du repli identitaire.

En admettant même, ce qui se discute, qu'une lecture structuraliste et purement universitaire puisse aboutir à un tel constat, l'exprimer ainsi devant un public non spécialiste, à une heure de grande écoute, est une provocation, qu'on le veuille ou non. 

 

Toutes les précautions oratoires de Kepel et celles aussi de Bourdin ne sauraient suffire à rendre ce parallèle acceptable.

Outre qu'il met sur le même plan une idéologie et une pratique, il introduit une équivalence entre deux phénomènes absolument différents.

Dans ces conditions, on comprend que les responsables du Front National, dont les nerfs viennent d'être mis à vif par les résultats de dimanche, aient, comme dit François Bayrou ce matin, "pété les plombs".

Le rapprochement inepte de Gilles Kepler amplifié par Bourdin est perçu par eux et par leurs électeurs, sans doute, comme une injustice et une insulte grave. D'autant plus que le fond de commerce du FN est précisément la dénonciation de l'islamisme radical et de ses dérives criminelles.

 

Sans prendre le temps de la réflexion, pour se démarquer de façon frappante de Daesh et pour infirmer les assertions de Kepler et les sous entendus de Bourdin, Marine Le Pen publie illico sur son compte des photos horribles dont celles d'un cadavre décapité et d'un prisonnier brûlé vif. Ce faisant, elle va exactement dans le sens de ce que les assassins souhaitent et, objectivement, se fait leur complice.

Elle, ordinairement maîtresse d'elle même et habile, tombe dans un piège grossier, mue par le désir forcené d'avoir le dernier mot.

Elle outrepasse la décence et blesse gravement les parents et les proches des victimes du 13 novembre.

Accessoirement,  à mon avis, elle perd  toute chance d'être jamais élue présidente de la République.

 

 

 

 

 

Commentaires

Florentin le 17-12-2015 à 16:04:10
Marine Le Pen est certes une habile politicienne, mais elle me semble effectivement trop esclave de ses nerfs. Quant à Kepel, il aurait mieux fait de s'abstenir. D'autant que sa démonstration était, pour le moins, tirée par les cheveux.