Depuis au moins vingt ans la CGT, toute puissante chez les marins et les dockers de Marseille, multiplie les grèves, les opérations d'intimidation et les violences. Le résultat est la mort progressive de ce qui fut l'un des plus grands ports de la Méditerranée et du monde.
Le dernier épisode est emblématique de cette situation intolérable, mais que le gouvernement actuel - comme ceux qui l'ont précédé - tolère de façon à la fois inexplicable et scandaleuse.
Depuis mardi matin, 5 janvier, un navire de frêt est bloqué sauvagement dans la rade par des actions multiples, illégales et violentes. Pourquoi ?
Il faut, pour comprendre ce qui se passe, remonter un peu en arrière.
Depuis 1969 la SNCM asssure les liaisons entre la Corse et le continent. Cette compagnie vient de cesser d'exister, reprise par un holding, la Maritime Corse Méditerranée ( MCM). Cette reprise, comme on pouvait s'y attendre, s'est accompagnée d'un plan social portant sur la suppression de 560 emplois.
Là dessus on apprend qu'un concurrent spécialisé dans le transport du frêt débarque à Marseille. Il s'agit de la compagnie Corsica Linea et de son unique navire, le Stena Carrier.
La CGT qui, on le sait, détient le monopole du syndicalisme sur le port de Marseille en contradiction avec les règles les plus élémentaires et qui y fait régner un climat de suspicion, de menaces et de népotisme, dépose immédiatement un préavis de grève.
Mais il n'est pas dans ses habitudes de s'en tenir, pour protester, à arrêter le travail : ordinairement ce syndicat y ajoute des actions illégales et délictueuses, sous l'oeil impavide des "autorités" qui, dans cette ville, ont cessé de prétendre faire régner l'ordre et la loi.
Les coups de menton de Monsieur Valls, régulièrement répétés jusqu'au ridicule, ne font qu'ajouter du grotesque à l'intolérable.
Donc, depuis deux jours, un navire dont l'activité est parfaitement légale est bloqué dans la rade de Marseille sans que, jusqu'à présent, aucune autorité locale ou nationale ait levé le petit doigt pour faire respecter la loi. Et, soit dit en passant, on prétend, après un tel exemple, faire régner "l'Etat de droit" dans les cités difficiles ! Qui peut être assez naïf pour y croire ?
Les moyens physiques utilisés par la CGT pour empêcher le navire d'aller à quai sont inventifs : cordages flottant dans l'eau pour menacer son hélice, cocktails Molotov, etc.
Ma question est double ( et simple à la fois ) : quand le préfet, sur ordre du ministre de l'Intérieur rétablira-t-il l'ordre en levant ces barrages et en permettant la libre circulation qui est un des droits fondamentaux dans notre pays ? Quand, enfin, les meneurs d'actions aussi violentes seront-il arrêtés et punis ?
Et, question subsidiaire mais fondamentale : quand, sur le port de Marseille, sortira--on de cette situation quasi maffieuse et du monople exorbitant d'un seul syndicat ?
Rassurez-vous, je ne me fais aucune illusion; ces questions resteront sans réponse et la gabegie marseillaise qui, d'un port remarquable et d'un magnifique outil économique, a fait en quelques années un grand handicapé dépassé par tous ses concurrents méditérranéens, continuera comme devant, hélas.
Ah ! bien sûr, il est plus facile de détourner l'attention des gogos avec "la déchéance de nationalité" !
Commentaires
Tout est bien résumé dans votre article y compris la conclusion.Plus rien à ajouter.
L'inanité des politiques est désolante face à cette situation récurrente.
C'est facile de détourner l'attention des gogos avec "la déchéance de nationalité".
Comme le peuple tombe dans le panneau pourquoi s'en priveraient-ils ?