Lundi 7 janvier un homme a été abattu devant le commissariat du quartier de la Goutte d'Or dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Curieuse affaire, pour le moins.
On a beau être en état d'urgence renforcé, l'atmosphère a beau être anormalement électrique et la suspicion généralisée, l'épisode de lundi dernier ne laisse pas de surprendre et de susciter des interrogations chez tout citoyen un peu attentif.
Le tintamarre médiatique et le cirque des chaînes d'information en continu noient le malheureux citoyen sous un flot de paroles qui, loin de l'éclairer, ne font que l'empêcher de réfléchir. J'essaie ici d'y remédier dans la mesure de mes modestes moyens.
Un tunisien du nom de Tarek Belkacem, dit " Sallah Ali " se présente devant le commissariat de la Goutte d'Or dans le grouillant XVIIIe arrondissement de la capitale.
La version policière est qu'il aurait brandi une feuille de boucher et qu'en criant son respect pour la grandeur d'Allah, il aurait tenté de frapper le policier en faction et d'entrer dans les locaux.
La réaction des policiers fut immédiate et l'homme abattu sur le trottoir.
Seconde version, selon des témoins de la scène : l'homme, sur injonction des policiers qui lui auraient crié "recule, recule, recule !", il aurait levé les mains en l'air et n'aurait pas poussé le cri "Allah Akbar". Un témoin affirme même que les policiers "étaient tout chauds" et ont tiré trois fois sur l'homme qui ne brandissait pas de couteau et qui ne les menaçait pas.
Cette version semble corroborée par celle des deux policiers en faction qui auraient d'abord demandé à l'homme de reculer et qui, le voyant chercher quelque chose dans la poche de sa doudoune, auraient tiré sur lui.
L'enquête nous apprendra, peut-être, ce qui s'est réellement passé.(*)
Je me contenterai pour aujourd'hui de rappeler aux lecteurs d'un certain âge les manifestations et les protestations véhémentes de l'opposition de l'époque lorsque les forces de l'ordre alors sous la responsabilité du ministre Charles Pasqua tuèrent le malheureux Malik Oussékine.
Décidément le temps a passé.
(*) Où en est le projet, maintes fois évoqué, de doter les policiers de caméras ?
Commentaires
La télévision, évidement, ne nous a servi que la version officielle, c'est-à-dire la version policière; au total la version bien pensante. Et on nous reprochera ensuite de ne pas faire confiance aux médias !