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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 18-01-2016 à 09:40:25

Oukéti, oukéti ?

Une poule n'y retrouverait pas ses poussins. La valse-hésitation est devenue la danse à la mode et Hollande mène le bal.

 

 DÉCHÉANCE DE NATIONALITÉ :

 

Premier épisode : la déchéance de nationalité pour les terroristes.

On a tout eu :  d'abord la promesse du président devant le Congrès le 16 novembre dernier : déchéance pour les binationaux même français.

Presque immédiatement cet engagement est remis en cause par la Gauche elle-même, qui y voit, à juste titre d'ailleurs, une insupportable discrimination entre citoyens français.

Troisième épisode :  le gouvernement, sans rire, propose la déchéance pour tous les citoyens, binationaux ou pas.

Quatrième retournement : on en revient à la déchéance pour les  seuls binationaux. La Droite est à peu près pour, la Gauche à peu près contre.

Ce pataquès est à l'image de François Hollande qui, à force de vouloir être subtil, se prend tout seul les pieds dans le tapis.

On repense à la sortie de Martine Aubry durant la campagne des primaires de 2012 . " quand c'est flou, y'a un loup !".

 

 

 

 

 

PRIMAIRES DE GAUCHE : 

 

 I) Les statuts du Parti Socialiste sont formels : le candidat du parti à l'élection présidentielle doit être désigné par une élection primaire.(*)

 

II) Cette exigence va évidemment à l'encontre des intérêts de Hollande qui n'est pas certain du tout, au vu de ses performances à la tête du pays et de ses retournements spectaculaires par rapport à ses engagements de 2012, d'être choisi par les militants et les sympathisants.

 

III) Du coup ses affidés, reprenant la doctrine naguère si critiquée de la Droite, répandent l'idée que le président sortant n'a pas à être soumis à cette exigence de primaires et qu'il est le candidat naturel des socialistes.

Grognements, protestations, rappel au règlement du parti.(*)

 

IV) On envoie Julien Dray devant les micros et les caméras pour expliquer que, finalement, François Hollande n'est pas hostile à l'idée des primaires, mais que pour l'instant il n'est pas encore candidat.

Il le sera évidemment lorsque sa promesse d'inverser la courbe du chômage sera tenue grâce aux emplois aidés et à la relance tardive de l'apprentissage, qui permettront le tripatouillage des statistiques.

 

V)  Le cinquième épisode de ce jeu de bonneteau - oukéti, oukéti ?- n'est pas encore joué, mais on peut aisément le prévoir: Hollande respectera les statuts du parti pour ne pas être grossièrement pris en faute par ses camarades-adversaires et se présentera, ou fera mine de se présenter, aux primaires.

Il compte bien qu'aucun de ses ministres actuels ne viendra lui donner la contradiction devant les caméras, au risque de passer soit pour un traître, soit pour un inconséquent et de ruiner par là toute chance de succès.

Il n'aura donc contre lui que des seconds ou troisièmes couteaux, plus ou moins en mission, sans crédibilité et triomphera à peu de frais. 

 

Il ne lui restera plus qu'à espérer que la Droite désigne le meilleur candidat pour lui, c'est à dire le plus mauvais, à le battre au premier tour de la présidentielle, à obliger la Droite à lui apporter son soutien - juste rétribution des retraits socialistes aux régionales de l'automne dernier - à affronter Marine Le Pen au second tour, à l'écraser, à former un gouvernement de large alliance Droite-Gauche, et à devenir ainsi le père de la nation, le sauveur de la République.

Simple, non ? 

 

 

(*) Statuts du parti socialiste , titre 5, chapitre 3, article 5.3.1

" Le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de primaires citoyennes ouvertes à l'ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République et de la gauche et organisées par les formations politiques de gauche qui souhaitent y participer.(...) Au moins un an avant l'élection présidentielle, le Conseil national fixe le calendrier et les modalités d'organisation des primaires."