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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 14-02-2016 à 10:15:11

Notre-Dame-des-Landes, Mater Dolorosa, ora pro nobis !

Je ne prétends évidemment pas avoir un avis définitif sur le projet d'aéroport international à Notre-Dames-des-Landes en Loire-Atlantique. Le dossier est ancien, compliqué, épineux.

 

 

 

Cependant, comme tout un chacun, j'ai lu assez d'articles défendant une option et son contraire, suivi suffisamment de débats contradictoires sur ce sujet pour émettre sinon une opinion, du moins quelques réflexions qui ne sont peut-être pas inutiles.

 

L'affaire remonte à cinquante deux ans ! C'est en 1963 en effet que vit le jour le projet de construction d'un aéroport dans la grande région nantaise, à l'écart de l'urbanisation.  Quelques années plus tard, en 1972, le projet suscita les premières oppositions de citoyens qui considéraient que l'aéroport de Nantes déjà existant pouvait couvrir les besoins de la région moyennant certains aménagements. Depuis, comme on le sait, ces critiques n'ont cessé d'enfler et d'occuper le devant de la scène médiatique.

 

 

 

 

 

Il faut dire que cet aménagement a un impact important sur l'agriculture locale, qu'il prive les agriculteurs de plusieurs milliers d'hectares de terres cultivables et que son emprise au sol concerne une zone humide particulièrement sensible. Néanmoins, dès 1974 l'aéroport fut intégré au plan d'urbanisme, puis, trente quatre ans plus tard, en 2008, déclaré d'utilité publique.

Au terme de cet interminable processus qui aura duré plus d'un demi-siècle, il était prévu que les travaux commenceraient en 2013 pour s'achever en 2017, date de l'ouverture au trafic aérien. 

 

Toutes les instances ont été consultées, toutes se sont prononcées favorablement à la réalisation du projet qui, il faut le rappeler - cela  son importance pour la suite - est un projet national puisque l'Etat en a la maîtrise d'ouvrage.

Pourtant la situation est toujours bloquée, le site occupé et ses occupants bien décidés à ne se laisser expulser d'aucune manière.

 

Devant cette situation de carence manisfeste de l'autorité d'Etat,  et malgré le retour au gouvernement de Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et grand défenseur de l'aéroport nouveau, le président de la République, conformément à sa détestable habitude, se débarrasse du problème par un tour de passe-passe qui se veut habile et qui n'est que misérable.

Il promet - sans en préciser les contours juridiques, électoraux et géographiques, qu'un "référendum" sera organisé localement pour trancher définitivement la question.

Courage ! Sauvons-nous ! Et, au passage, récupérons quelques ministres écolos piaffant d'entrer au gouvernement et de saborder leur petit parti anarchique (*).

Il y a deux jours, Hollande affirmait que la consultation aurait lieu à l'automne; hier Valls a parlé du printemps. L'un et l'autre se moquent de nous.

 

L'ancien ministre des transports, Frédéric Cuvillier vient de lancer un pavé dans la marre : selon lui un référendum local ne peut pas, au titre le l'article 11 de la Constitution, modifier ou supprimer un projet national.  Première difficulté.

Le ministre pose aussi la délicate question des collectivités appelées à organiser le scrutin : les communes, les départements - ou la seule Loire-Atlantique ? - les régions, ou une seule ? 

De plus l'éventuelle suppression du projet de construction de l'aéroport entraînerait-il celle des liaisons routières et ferroviaires qui l'accompagnent  sans en être exclusivement dépendantes ?

C'est cet ensemble de difficutés qui fait dire à M. Cuvillier que le référendum proposé ( et que Valls a déjà réduit au rang de consultation ) "pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses".

 

 

 

 

 

En somme, une fois de plus, la méthode Hollande qui consiste à noyer le poisson et à compliquer les problèmes jusqu'à les rendre à la fois incompréhensibles et insolubles, fait la démonstration de sa nuisance. 

 

(*) Au fait, Madame Pompili, la nouvelle secrétaire d'Etat "à la biodiversité" va-t-elle se mobiliser contre ce projet et faire voter "non" au référendum-consultation contre l'avis de Mme Royal, sa ministre de tutelle ? Et Madame Cosse, grande ennemie de l'aéroport ?  Les couacs n'ont pas fini d'émailler le vilain concert du mauvais orchestre hollandais.