Le 18 mars 1962, il y a 54 ans, était signé à Evian un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire de la République algérienne.
En 2002 et 2012 l'Assemblée Nationale et le Sénat ont décidé que la date du 19 mars, celle du début du cessez-le-feu, serait consacrée aux célébrations en l'honneur des victimes de la guerre d'Algérie, commencée le 1e novembre 1954 et qui aboutit huit ans plus tard au désastre politique, économique et humain que l'on connaît.
Personne parmi ceux qui ont vécu ces évènements tragiques dans un camp ou dans l'autre, ne peut se satisfaire de ce choix.
Lors d'une conférence de presse en 1981, l'année de sa première élection à la présidence de la République, François Mitterrand - qui, 26 ans plus tôt avait été ministre de l'Intérieur chargé de l'Algérie - avait déclaré que cette date ne pouvait convenir au souvenir des victimes de la guerre d'Algérie.
Pourquoi ? C'est que les accords du 18 mars, prétendûment entrés en vigueur le 19 n'ont absolument pas mis fin aux violences et les ont même aggravées.
Dès ce jour, en effet, le FLN indépendantiste, profitant du cessez-le-feu pour reconstituer ses forces, lança une grande vague d'attentats et d'enlèvements auxquels les "pieds noirs" répliquèrent avec une extrême violence au sein de l'OAS.
Le pire fut que ces accords ne prévoyant aucune vérification de leur bonne application, le FLN déclencha immédiatement le massacre des harkis, ces soldtas français musulmans restés fidèles à la France, livrés ainsi sans défense à leurs ennemis.
Célébrer cette date comme si elle était un jour de concorde et de paix est à bien des égards non seulement une erreur, mais une cynique provocation à laquelle Monsieur Hollande, premier président à assister à cette cérémonie, apporte sa douteuse contribution.(*)
(*) On réfléchira à la coïncidence, le même jour, entre l'arrestation d'un jeune criminel d'origine maghrébine impliqué dans le massacre du 13 novembre 2015 à Paris et cette commémoration plus que mal venue.
On met à l'honneur les révolutionnaires terroristes des années 60 et, une fois de plus, on insulte, en les oubliant, la mémoire des musulmans engagés aux côtés de la France.
Commentaires
@ Florentin.
Oui.
On nous rebat les oreilles avec la lucidité de De Gaulle. En l'occurrence cet abandon ignoble des harkis est en grande partie à l'origine de ce que nous vivons en France. Comment les petits fils de ces soldats abandonnés aimeraient-ils ce pays ?
Ce qui m'a marqué, moi, ancien d'Algérie, c'est la lâcheté avec laquelle nous avons abandonné les harkis à la vindicte meurtrière du FLN. Nous les avons laissés là-bas, sans armes et sans défense, sûrs qu'ils allaient être massacrés.Honte à la France et au général de Gaulle, qui a permis ça.
Cet homme mielleux aux allures de Tartuffe de salons (au moins de ceux de la rue de Solferino!) a réussi, sans susciter le moindre engouement, à se faire élire chef de l Etat.
On a cru que sa seule fonction le distinguerait.
Il s est montré au monde entier comme un cynique (les "sans dents" etc..) et un goujat.
Voici qu il provoque, en les insultant, les pieds noirs et les harkis?!
C est un scandale !!