« Il n'y a pas d'alternative à François Hollande à gauche. Je serai à ses côtés ...
François Hollande est la voix de l'intérêt général. Celui qui doit incarner cette parole, c'est celui qui a été élu par les Français, qui est président et candidat, s'il le décide. La logique, c'est qu'il soit candidat puisqu'il est président ».
Cette audacieuse - et risible - tautologie est signée du grand spécialiste du genre, Manuel Valls. Il est le champion toutes catégories de cette figure circulaire et stérile. Il est vrai qu'elle est parfaitement adaptée à l'homme dont il explique qu'il est à la fois incontournable et indispensable.
Mais il ne faudrait pas en déduire que M. Valls soit privé de bon sens. Au contraire, si l'on fait un peu attention non au mots qu'il emploie, mais à leur destination réelle, on s'aperçoit que cet éloge du président est à la fois un assassinat et une assurance sur l'avenir.
Un assassinat parce que, dans l'état de dénuement où se trouve notre malheureux président, un panégyrique aussi décalé par rapport à la réalité et aux sentiments du peuple est l'équivalent du coup de pied de l'âne.
Une assurance sur l'avenir puisque de deux choses l'une : ou bien Hollande se présente, et effectivement la primaire à gauche n'aura pas lieu, et Valls pourra se targuer de l'avoir clairement annoncé.
Ou bien il renonce et Valls espère récolter les fruits de sa "fidélité" en étant lui même candidat, légitimé par cette fidélité même.
Je pense à ce vers de Britannicus de Racine, prononcé par le jeune Néron :
« J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer ! »
Commentaires
Quand on est aux environs de 15% de jugements favorables, on devrait se faire tout petit et se cacher. M.Hollande espère-t-il cependant se faire élire en 2017 ? Si oui, il rêve.Mais s'il a la lucidité de se dire "Les carottes sont cuites, n'y allons", je ne suis pas sûr que M Valls puisse, sur ce coup-là, tirer les marrons du feu. Il paraît encore moins socialiste que son mentor.