Aux USA, en Espagne, des mouvements spontanés ont fleuri ces dernières années dont La Nuit Debout, partie de Paris il y a quelques jours et qui semble gagner la province, est un nouvelle incarnation.
Les politiques, surtout à l'extrême gauche s'efforcent de récupérer ce mouvement spontané.
Monsieur Besancenot, Monsieur Laurent se multiplient pour faire mine d'organiser ce qui s'est fait sans eux. Classique.
Le mouvement est parti de la mobilisation contre la loi Travail, mais est en quelques jours devenu bien plus général, bien plus large.
En écoutant les participants à ce grand hapening, je pense aux cahiers de doléances qui fusaient de toutes les villes et de tous les villages en préparation aux Etats Généraux de 1789. C'est un de ces moments où le peuple, du moins une partie du peuple, se réveille et multiplie les propositions de changement et de liberté pour changer la vieille société arrivée à une sorte d'impasse.
Un peu à la manière, aussi, de mai 68 qui traduisait le rejet d'une société guindée et presque bloquée, Nuit Debout traduit l'angoisse de toute une génération devant la société inégalitaire, policière et sans joie qui semble se profiler à l'horizon. Il est un rejet d'une vie politique sclérosée, où les partis et les syndicats n'inspirent plus aucune confiance et où les scandaleux salaires de certains sont comme une injure à la vie médiocre qu'on promet à notre jeunesse.
En ce qui me concerne, je suis très intéressé par ce qui semble en train de se passer. Instruit par les exemples du passé, je ne suis pas du tout sûr que le mouvement aura assez de souffle pour survivre à la période des examens et des grandes vacances, mais tel qu'il est il me paraît être une lueur d'espoir dont il ne faudrait pas ridiculiser la fraîcheur et la naïveté.