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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 08-04-2016 à 08:48:46

Sécurité, égalité, fraternité !

Jour après jour, aux applaudissements de certains et au grand dam de la majorité d'entre nous, l'étau sécuritaire installé pour notre bien se resserre dangereusement.

 

 

 

Je le disais dans le précédent billet, cette restriction de nos libertés élémentaires est l'une des causes du grand mouvement d'humeur qui parcourt notre pays depuis quelques semaines et qui a trouvé son expression dans Nuit Debout. Les billets en lien montreront que cette question me préoccupe depuis bien longtemps.

 

Cela a commencé il y a déjà plusieurs décennies par la multiplication des obligations légales décidées par le législateur et appliquées avec zèle par les responsables politiques et administratifs, nées de divers accidents et catastrophes auxquels on pensait apporter remède.

L'incendie de la boîte de nuit de Saint-Laurent du Pont près de Grenoble entraîna, par exemple, toute une série d'interdictions et de prescriptions obligatoires et coûteuses. Une fois installées elles ne sont jamais plus remises en cause au nom du principe de précaution qui rassure plus qu'il n'assure.

Peu à peu le champ d'autonomie et de liberté des citoyens s'est rabougri de façon quasi insensible, par petites touches successives, aussi insensible que le rapprochement entre le continent européen et le continent africain.

Mais quand on se retourne sur les dernières quarante années, le temps de deux générations, on peut mesurer les espaces parcourus.

Quiconque, comme moi, a eu vingt ans à la fin des années soixante ne peut être qu'effaré du nombre de choses qui allaient alors de soi et qui aujourd'hui sembleraient une preuve d'inconscience coupable. Il serait trop long d'en dresser la liste.

Toujours est-il que si, du jour au lendemain, tous ces noeuds dans lesquels nous sommes enserrés avaient été mis en place à l'époque, une immense révolte aurait éclaté devant la société étouffante qu'on nous aurait brusquement imposée.

 

Eh bien ! l'actuel mouvement de rejet du monde trop policé et trop policier dans lequel nous nous obligeons nous-même à vivre, est un brusque réveil, comme après quarante ans de semi-coma. Et c'est une excellente chose.

Mais ce qu'il y a de profondément incohérent et à bien des égards inquiétant, c'est que tandis que certains, surtout parmi la jeunesse, sont en train de rejeter les carcans qu'on nous impose, nos législateurs et nos "décideurs", sourds à la révolte qui monte, continuent d'accumuler les chaînes qu'ils nous imposent pour notre bien, évidemment, et au nom de la sécurité individuelle et collective. 

 

Dernières inventions : les drones qui surveillent les routes, les caméras de surveillance parlantes qui interpellent le contrevenant au sortir de sa voiture, et la privatisation des contrôles de vitesse par les radars mobiles qui permettra de décupler le nombre des amendes et des sanctions diverses. 

Certes quelques chauffards seront arrêtés; mais pour y parvenir, tous les automobilistes seront fliqués. Un peu comme ces professeurs incapables de sanctionner l'élève fautif, qui punissent l'ensemble de la classe, ce qui m'a toujours paru, outre une preuve évidente de faiblesse, d'une insupportable injustice.

 

Si l'on n'y met pas de frein, le "principe de précaution"  rendra très vite invivable cette société qui vit dans l'illusion qu'elle supprimera le risque en sacrifiant la liberté. 

Et sur les frontons de nos édifices, il faudra remplacer notre devise par :

 

SECURITÉ- EGALITÉ-FRATERNITÉ.  

 

Commentaires

Florentin le 09-04-2016 à 00:43:44
Egalité, fraternité .... euh ... pas sûr.