Personne en France n'est en mesure de dire ce que François Hollande et sa ministre de l'environnement, Ségolène Royal ont réellement l'intention de faire dans le domaine de l'énergie, et notamment du nucléaire. Là comme ailleurs règnent confusion, double langage et improvisation calamiteuse.
A y regarder de près et sans a priori ni dans un sens ni dans l'autre, Hollande est en train, dans les faits - et non dans les paroles toujours aussi alambiquées et troubles - d'enterrer la loi de transition énergétique, c'est à dire la programmation de la baisse de la part du nucléaire et de la montée de celle des énergies nouvelles.
La grand messe de la COP 21 en décembre de l'an dernier n'était donc qu'une mascarade de plus. Celle-ci se poursuivra sans vergogne dans quatre jours à New-York lors de la cérémonie de la signature officielle de l'accord de Paris.
S'asseyant lourdement sur toutes ses promesses de campagne et sur le refrain seriné par Ségolène Royal, notre pitoyable président repousse à 2019, donc à la prochaine présidence, toute fermeture de réacteur nucléaire. Dans ces conditions un enfant de cinq ans peut comprendre que la promesse de 2012 de ramener de 75 % à 50 % la part de l'énergie provenant de l'atome est un mensonge, un de plus.
Mais il y a plus cocasse encore : la décision de fermer des réacteurs, déjà repoussée à 2019, sera fonction du développement des énergies renouvelables capables de prendre le relai pour que soit maintenue en France la production d'électricité.
Or chacun sait que pour que les énergies non fossiles se développent il faut qu'EDF y soit contrainte par la baisse du nucléaire. Cette dissociation de l'un et de l'autre est en réalité une manière de ne rien décider et de ne rien faire en renonçant à toute politique claire et volontariste.
Car les énergies renouvelables ne se développeront que dans la mesure où la baisse effective du nucléaire laissera un vide qu'il faudra immédiatement combler.
Le cercle vicieux dans lequel nous enferme la politique hésitante et floue de cette présidence est à l'image du caractère cauteleux et lâche de celui qui la dirige.
A force de ménager tout et son contraire, il fait perdre au pays ses plus belles chances et l'enfonce dans un immobilisme mortel.