En 1737 Rameau donnait à Paris la première de Castor et Pollux.
Dans ce grand opéra français, un air, à mon avis, touche au sublime.
Lent, solennel, poignant, il allie l'émotion la plus pure à l'inventivité musicale, notamment cette hardiesse du passage du mi bémol au la bémol et du la bémol au mi bémol sur les huit premières syllabes, évoquant la descente aux ténèbres. Un chef-d'oeuvre.
Voici deux excellentes et récentes interprétations, celle de Sabine DEVIEILHE et celle de Véronique GENS, ainsi que le texte du librettiste GENTIL-BERNARD
https://www.youtube.com/watch?v=yqeE1I6R7Hw
TELAÏRE, qui paraît dans le plus grand deuil.
Tristes apprêts, pâles flambeaux,
Jour plus affreux que les ténèbres,
Astres lugubres des tombeaux,
Non, je ne verrai plus que vos clartés funèbres.
Toi, qui vois mon coeur éperdu,
Père du jour, ô soleil ! Ô mon père !
Je ne veux plus d'un bien que Castor a perdu,
Et je renonce à ta lumière.
Tristes apprêts, etc.