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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 25-09-2016 à 11:04:53

Harkis : le crime de de Gaulle.

Les harkis sont les musulmans qui, durant la guerre d'Algérie s'engagèrent comme supplétifs de l'armée française. Ils sont les victimes de l'Histoire.

 

 

 

 

A notre époque où plus personne - pas même ( un comble !) le Front National - n'ose plus remettre en cause l'action du général de Gaulle, la journée du 25 septembre permet de remettre un peu les choses à leur place.

En dépit des accords d'Evian qui organisaient le passage à l'indépendance de l'Algérie, les harkis furent purement et simplement abandonnés. La plupart de ceux qui n'eurent pas la possibilité de faire partie des 42000 qui gagnèrent la France métropolitaine en 1962, furent massacrés dans d'épouvantables conditions par le FLN qui les considérait comme des traîtres. 

 

De Gaulle se comporta alors de façon tout à fait indigne.

Alain Peyrefitte raconte dans C'était de Gaulle, un entretien qu'il eut avec le général en mars 1959 et qui éclaire d'un jour intéressant sa position sur l'immigration des musulmans d'Algérie : 

 

 « Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcher de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »

 

Trois ans plus tard, durant le conseil des ministres du 21 juillet 1962 alors que venait d'être proclamée l'indépendance de l'Algérie survenue dans les catastrophiques circonstances qu'on connaît, de Gaulle enfonce le clou :

 

  « On ne peut pas accepter de replier tous les musulmans qui viendraient à déclarer qu’ils ne s’entendront pas avec leur gouvernement ! Le terme de rapatriés ne s’applique évidemment pas aux musulmans : ils ne retournent pas dans la terre de leurs pères. Dans leur cas, il ne saurait s’agir que de réfugiés ! Mais on ne peut les recevoir en France comme tels que s’ils couraient un danger ! ».

 

Aveuglement ou cynisme ? Les harkis couraient effectivement un danger; on ne les acceuillit pas pour autant. On abandonna la plupart d'entre eux aux mains de leurs impitoyables ennemis et on parqua ceux qui avaient pu s'enfuir dans des camps où ils durent mener une vie indigne.

 

 

 

 

 

 

 Ce fut un crime d'Etat. De Gaulle en est coupable.

 

Depuis, les gouvernements successifs se sont efforcés de réparer, autant qu'il était possible, cette faute originelle.

La loi du 9 décembre 1974, prise sous la présidence Giscard d'Estaing, reconnaît aux harkis le satut d'anciens combattants.

Le 31 mars 2003 un décret de Jacques Chirac institue une journée nationale d'hommage aux harkis le 25 septembre de chaque année.

Le 14 avril 2012 Nicolas Sarkozy reconnaît officiellement la responsabilité du gouvernement français dans "l'abandon" des harkis:

 

« La France se devait de protéger les harkis et leurs familles, elle ne l'a pas fait. Elle porte désormais cette responsabilité. »

 

François Hollande, en ce 25 septembre, doit prononcer un discours pour marquer cette reconnaissance de la nation.

C'est nécessaire. C'est la première fois, depuis le début de son mandat, qu'il se rend aux Invalides pour cette cérémonie.

 

Sans doute, si de Gaulle n'avait pas abandonné ces soldats à leur tragique sort, et si les quelques milliers qui avaient réussi à s'échapper en venant en France n'avaient pas été indignement parqués dans des camps comme des criminels, la Fance aurait-elle moins à souffrir de la haine que cet abandon a fait naître chez nombre de descendants des malheureux harkis.

 

Ajouté le 26 septembre:

 

Le président de la République a repris presque mot pour mot ce qu'avait dit son prédécesseur il y a quatre ans :

« Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans (...) les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France ».

 

 

 

Commentaires

Florentin le 27-09-2016 à 11:41:06
Trnsmission de pensée, j'ai aussi écrit un mot à ce sujet sur mon blog ce matin, y soulignant, comme vous, mais de manière moins détaillée, la responsabilité du Génaral de Gaulle. Je suis d'autant plus préoccupé par ce sujet que j'ai participé là-bas au conflit, avec un quart de poil de responsabilités : j'y étais sous-lieutenant..
Frank-Marie-THOMAS le 26-09-2016 à 15:53:22
@Paulo


Les pieds-noirs ont fui, c'est un fait.

Les harkis auraient bien aimé fuir, c'en est un autre.

Que les socialistes, à commencer par le ministre de l'Intérieur de l'époque, François Mitterrand, aient une lourde responsabilité dans ce qui s'est passé en Algérie ne fait pas de doute.

Mais le lâchage des pieds noirs et des harkis par de Gaulle n'en fait pas non plus.

Les fautes des uns n'excusent en rien le crime de l'autre.
Paulo le 26-09-2016 à 11:41:12
Bonjour,

J'étais en Algérie,avant l'indépandance,mais après j'ai surtout vue les pieds noirs fuirent.J'ai vue aussi è Oran des bidons villes,dans des marécages.J'ai des collègues qui ont remplacé des instituteurs alors qu'ils étaient ajusteurs dans l'industrie.Tout ceci après 300 ans de colonisations.Ceux qui qui prenaient l'avion,pour la France,n'étaient pas les victimes des gaulistes mais bien des socialistes qui ont déclaré la guerre,et éxécutés à mort les indépendantistes algériens.