Les primaires de la Droite et du Centre où, soit dit en passant, on cherche désespérément le Centre, nous donnent l'occasion d'observer de près, dans son jus, un phénomène intéressant : Monsieur Jean-François Copé.
Il appartient par passion et par formation à cette espèce particulière d'animaux politiques qu'aucun revers, aucune avanie, aucun signe patent de son impopularité ne suffit à convaincre qu'il n'est pas le roi de la savane.
Jean François Copé a du talent, pourtant, cela n'est guère discutable. Son esprit d'à propos, sa connaissance des dossiers, son expérience de très bon élu local, sa capacité de travail, sa mémoire, sa culture et son allant constituent un ensemble de qualités qui, en effet, pourraient le conduire aux fonctions les plus éminentes et singulièrement à la première d'entre elles.
Jusqu'à son absence remarquable de modestie qui est une sorte de qualité lorsqu'on nourrit de telles ambitions.
Mais là s'arrêtent ses chances.
Déjà desservi par son profil d'ami des riches, il s'est trouvé empêtré dans une querelle de chiffonniers avec François Fillon lorsqu'il s'est agi d'arracher la présidence de la défunte UMP.
On a pu mesurer à cette occasion à quel point la déconnexion d'avec les préoccupations premières des Français pouvait conduire ces petits marquis sortis des grandes écoles qui considèrent avec mépris - ou au mieux une condescendance apitoyée - le petit peuple infinitésimal qui grouille à leurs pieds.
Ah ! certes, Copé n'est pas le seul à être certain de son incommensurable supériorité. Mais pour son malheur, cela se voit un peu trop chez lui.
La "traversée du désert" que lui a imposée son sanglant duel avec l'ancien premier ministre, le soupçon appuyé d'avoir quelque peu trafiqué l'élection qui l'a porté à la tête de son parti, l'imbroglio, plus tard, de la tortueuse affaire Bygmalion dans laquelle, avec ou sans raison, il a laissé le peu de sympathie qu'il inspirait encore l'ont littéralement mis à terre.
Bien des hommes ainsi sonnés et rejetés par les leurs auraient jeté l'éponge. Pas lui; et c'est là que d'homme politique ordinaire, il bascule dans la catégorie des monstres de foire.
Il s'active durant un an pour obtenir les parrainages indispensables à sa candidature au primaires et, à force de volonté et d'insistance, il les obtient au grand dam, d'ailleurs, de ses concurrents qui le voyaient déjà mort et momifié.
Ragaillardi par ce succès, le voici de retour dans toute une série d'émissions télévisées où il expose ses plaies saignantes pour arracher enfin cette sympathie après laquelle il court.
Mais le plus fort reste à venir: flanqué de calamiteux sondages qui le donnent entre 1 et 2 pour cent, Jean-François Copé vient de se livrer dans une interview intimiste où il explique tout uniment qu'il a toujours voulu, depuis sa tendre enfance, être un jour président de la République et que, selon la méthode du docteur Coué devenue celle de Copé, il est convaincu que son rêve deviendra réalité. Et comme la journaliste lui fait observer que cette ambition, peut-être, semble pour lui hors de portée, il a cette réponse sidérante : oui, mais je me prépare.
Et là, brusquement, ce personnage si maître de lui laisse apercevoir une faille qui n'est pas sans donner un peu le vertige.
Commentaires
Dans le blog de BILGER
un Franck THOMAS demande des précisions sur mon post ''la réalité sur nos règles sociales et éconoomiques'' est-ce vous?
Je suis très agacé de lui trouver un air de faux cul. Jugement parfaitement irraisonné, j'en conviens. Ce serait Matamore que cela m'étonnerait moins. Il se prend pour le redresseur de torts. N'a-t-il pas dit que la France n'était pas gouvernée et qu'il se faisait fort d'y réussir. A coups de décrets (vingt au plus, mais bien sonnés)....
Merci