Le ministère de la santé vient de financer une grande campagne d'affichage destinée à rappeler la nécessité de se protéger contre le virus du sida.
Un grand nombre de gens ont trouvé cette campagne d'affichage obscène. Des maires ont décidé de ne pas permettre son exposition dans les rues de leur commune.
Sans doute n'avons-nous pas la même compréhension du mot "obscène".
Les photos montrent deux hommes face à face ou enlacés. Point de nudité, point de sexes, rien qui, selon moi, relève d'un film X. Tout au plus de ce qu'on appelle un film érotique, version très édulcorée du pornographique.
J'admets que les slogans peuvent avoir de quoi choquer les passants en leur mettant sous les yeux des éléments très réels de vie, peut-être même de celle de leurs proches.
Mais la prétendue morale de certains leur fait perdre de vue que la finalité de cette campagne est de susciter une réaction à un moment où la terrible épidémie est loin d'avoir été éradiquée.
De plus cette vertueuse indignation serait sans doute moins suspecte de rejet de l'homosexualité si elle s'exprimait avec autant de vigueur à l'encontre du fourmillement de placards publicitaires, sur les murs, dans les magazines et à la télévision, où les corps de femmes et d'hommes sont érotisés à l'extrême pour nous vendre voitures, parfums, boissons gazeuses, fromage frais ou dentifrice.
Quoi qu'on dise, en protestant contre la vision de ces couples d'hommes tout en gardant le silence sur l'exploitation outrancière de l'érotisme hétérosexuel, c'est bien de frilosité voire de franche hostilité à l'endroit de l'homosexualité qu'on fait preuve
Commentaires
S agissant d une campagne de prévention d un ministère, de surcroît celui de la santé, je me demande à quel titre certains maires viennent y mettre leur grain de sel en décidant d interdire la pose de ces affiches.
Les mêmes maires celebrent-ils donc des mariages entre personnes de même sexe sans publier les bancs par exemple?