Dans son roman Le Héros Discret, paru en 2013 et édité chez Gallimard en 2015, Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature, met cette réflexion dans la tête d'un personnage. Elle me paraît bien éclairer un syndrome actuel qui se répand des deux côtés de l'Atlantique.
« La fonction du journalisme à notre époque, ou, du moins, dans notre société, n'était pas d'informer, mais de faire disparaître toute distinction entre le mensonge et la vérité, de remplacer la réalité par une fiction où se manifestait la masse abysalle de complexes, de frustrations, de haines et de traumatismes d'un public rongé par le ressentiment et l'envie. Une autre preuve que les petits espaces de civilisation ne prévaudraient jamais sur l'incommensurable barbarie. »