Samedi 18 mars, Nicolas Dupont-Aignan candidat à l'élection présidentielle a quitté le plateau du journal de 20 heures de TF1. Je reviens un instant sur ce coup d'éclat.
Monsieur Dupont-Aignan, député-maire de Yerres et président de Debout la France est un homme propret et bien rangé. Rien ne semble le prédisposer à faire un esclandre.
Pourtant, samedi dernier, sans se départir d'un calme ferme et déterminé, il a, après en avoir justifié la raison, quitté le plateau du journal de TF1, laissant désemparée une journaliste qui ne savait que répéter en boucle que sa chaîne avait agi en toute "équité", selon l'autorisation des plus hautes autorités de la République.
Ce dernier point n'est pas douteux. C'est d'ailleurs là que le bât blesse: comment se peut-il admettre qu'un candidat ayant obtenu les parrainages nécessaires soit traité ( lui et six autres ) d'une façon aussi évidemment inique et cavalière ?
A quoi sert donc ce luxe de précautions que la République prend à juste titre pour sélectionner des candidats s'ils se heurtent à la toute puissance d'une chaîne commerciale de grande écoute ?
L'argument de la prétendue "équité" repose sur la notion de "grands" et de "petits" candidats. Mais sur quel fondement cette classification s'appuie-t-elle ? Sur les résultats antérieurs de ceux qui se sont déjà présentés, sur les scores de leurs formations respectives et, surtout, sur les sondages.
Quand on sait le caractère aléatoire de ces derniers, si souvent démontré, on reste sans voix. Mais quand bien même ils seraient une mesure exacte de la situation politique à un instant T, décider à partir de cette mesure purement théorique quel candidat a le droit de se faire entendre et quel autre doit se taire est non seulement une absurdité, mais aussi un abus exorbitant et une infâmie.
Dupont-Aignan n'est pas mon candidat favori. Je n'en ai d'ailleurs aucun à ce jour. Mais l'injustice qui lui est faite devrait susciter les protestations de tous, y compris et en premier lieu des "grands"candidats.
En 2008, dans le "village" où je conduisais une liste aux municipales, la même situation se présenta, aux dimensions d'une modeste commune.
RadioBleu Bourgogne organisa un grand débat entre trois têtes de listes sur les cinq qui étaient en lice. Bien que j'eusse obtenu six ans plus tôt l'honorable score de 18,5% des suffrages, on m'écarta de l'émission.
Je dois à la vérité de dire que si la liste sortante et son chef ne trouvèrent rien à redire à ce déni de démocratie, les deux autres concurrents, eux, bien qu'opposés à ma liste, refusèrent de participer au débat; et l'on vit - chose ridicule - la tête de lise sortante "débattre" seul en face des journalistes qui ne savaient plus où se fourrer.
J'aurais bien aimé que Madame Le Pen et Messieurs Fillon, Hamon, Macron et Mélenchon en fissent autant !
Mais pour l'heure je dis : bravo, Monsieur Dupont-Aignan !
Le 21 mars :
Le petit couplet de certains candidats à l'interminable débat d'hier soir ajoute l'hypocrisie à une apathie qui, déjà, n'était rien moins que glorieuse.
Ils ont cru en effet se dédouaner et passer pour de généreux républicains en exprimant leurs regrets que les onze candidats ne fussent pas invités. On pourrait croire à leur sincérité si eux-mêmes avaient refusé de prendre place sur le plateau. Mais leur indignation suivie de leur participation signe leur duplicité.
Je profite de ce post scriptum pour sourire de l'empressement que certains instituts de sondages, quelques secondes après la fin du débat, ont mis à déclarer vainqueur Monsieur Macron. Personnellement, j'ai trouvé confuses et équivoques ses interventions, et presque pathétique sa conclusion. Je n'en dirais pas autant des autres.
Commentaires
Je l'avais déjà décidé. Ma manière de résister à ce déni de démocrati, et de justice sera de ne pas écouter ce débat. Les circonstances feront qu'il sera évidemment tronqué. Florentin
Bonjour,
oui, bravo !
Bon début de semaine.