VEF Blog

Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 31-03-2017 à 10:21:14

Les sondages sont une plaie.

Les sondages sont une calamité. Mais aussi inévitable, dans l'état actuel des choses, qu'une éruption volcanique, un cyclone ou un tremblement de terre.

 

 

 

Il ne faut pas rêver : on ne reviendra jamais en arrière. (voir articles en lien)

Les politiques en campagne électorale ou dans l'exercice du pouvoir ne sauraient plus s'en passer. Quant au peuple, il supporterait difficilement, je crois, d'en être privé.

 

Et pourtant... Imaginons un moment que nous n'ayons pas eu de sondages depuis quelques mois. Nous aurions bien été obligés de penser par nous-mêmes, sans être influencés par ce qu'on nous présente comme l'opinion publique.

On a beau nous répéter, à chaque publication de sondage, que ce n'est  qu'une photographie de l'opinion à un instant T, cette mise en garde ne suffit pas plus à nous en persuader que la fameuse mention à consommer avec modération ne convainc un alcoolique de ne pas  boire. On nage en pleine hypocrisie.

 

Si lors de la primaire de la droite nous n'avions pas été mis au courant de la remontée de Fillon sur Juppé, sans doute celui-ci n'aurait pas été si sévèrement battu; sans les sondages qui se sont succédé durant toutes les primaires de la gauche, il est  probable que Hamon eût été  moins facilement élu.

L'électeur, seul face à lui-même n'aurait pas le réflexe panurgien et paresseux de se ranger derrière les gagnants annoncés et le suffrage universel, déjà si abîmé par l'inculture d'un grand nombre d'électeurs, redeviendrait une expression à peu près authentique de leur volonté.

 

Et cela continue, sur une plus grande échelle encore avec l'élection présidentielle.

Les chiffres qui nous sont livrés quotidiennement jusqu'à nous en donner le tournis nous indiquent, par exemple, la remontée de Mélenchon et la baisse de Hamon. Cette simple annonce est de nature à accélerer l'une et l'autre.

Eternelle question : les sondages décrivent-ils l'opinion ou la formatent-ils ?

Il me semble qu'ils font l'un et l'autre, mais dans l'ordre inverse : ils l'influencent puis mesurent cette influence. Bref, ils faussent l'élection.

Car, je le demande, qui, à l'énoncé des noms des onze candidats, serait capable de les placer dans l'ordre que les sondages nous indiquent et, plus encore, de percevoir les mouvements de hausse et de baisse dont on nous parle tous les jours ?

 

Je le répète : les sondages sont une calamité. Il faudrait les restreindre à des périodes éloignées de toute élection  si l'on voulait véritablement que le peuple s'exprimât en toute indépendance.

Mais il ne faut pas rêver.   

 

Commentaires

Ségaline le 26-04-2017 à 17:09:20
CQFD. Les sondages jusqu'à l’écœurement ont sans aucun doute et quoi qu'en disent les médias (complices) influencés les électeurs, c'est pathétique. Nous ne savons plus penser par nous mêmes, faire preuve de sens critique et d'esprit d'analyse, c'est à désespérer de l'humanité. Et rien ne nous sert de leçon, que ce soit les sondages sur les primaires ou ceux de l'élection américaine, mais bordel quand va-t-on enfin ouvrir les yeux?
Decapedepee le 31-03-2017 à 20:45:23
Cette réflexion est hélas bien juste.

Les sondages influençant l opinion puis prenant la mesure de cette influence sont sans doute sous influence.

Je ne vois pas comment il en serait autrement.
johnmarcel le 31-03-2017 à 10:29:01
Si Marine Le Pen est au second tour, je vote pour le candidat en face d'elle pour lui faire barrage ?

Ou je vote nul et laisse les autres faire ?