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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 07-05-2017 à 17:04:30

Les diableries du français.

La librairie Vuibert vient de faire paraître un délicieux petit livre de Muriel Gilbert Au bonheur des fautes dont je ne saurais trop vous recommander la lecture.

 

 

 

 

 

Muriel Gilbert est correctrice. Elle nous dévoile les grandeurs et misères de son métier et, chemin faisant, analyse avec légèreté et pertinence quelques difficultés de notre belle langue.

 

Chacun sait que l'accord du participe passé est l'une des plus grandes vacheries de notre orthographe. Il y en a d'autres, mais celle-ci est particulièrement corsée.

Nous connaissons tous la règle générale, bien sûr. Mais les exceptions ou les variations sont réellement diaboliques. Elles mettent à l'épreuve notre sens de l'observation et aiguisent notre intelligence, pour peu qu'on s'y intéresse, évidemment.

 

Par exemple, ces deux phrases que cite Muriel Gilbert, qui toutes deux sont correctement orthographiées:

:

Les belles années qu'il a vécues à Londres.

Les belles années qu'il a vécu à Londres.

 

Quelle est donc cette diablerie qui fait que "vécu" s'écrit de deux façons différentes et correctes l'une comme l'autre dans ce qui semble strictement la même phrase ? 

Vous cherchez...Donnez-vous votre langue au chat ?

C'est simple, si j'ose dire . Dans le premier cas "les belles années" est COD de "a vécu "( il répond à la question quoi ?) et la sacro-sainte règle de l'accord avec l'auxiliaire avoir, lorsque le COD est placé avant le verbe, s'applique.

Dans le second exemple, "les belles années" est complément circonstanciel de temps ( il répond à la question combien de temps ?) et le participe passé ne s'accorde pas.

 

Je réserve pour une autre fois l'accord du participe passé suivi d'un infinitif ("elle s'est laissée tomber" et "elle s'est laissé emmener"). Pas trop de plaisir à la fois.

 

On s'occupe comme on peut un jour d'élection... 

 

 

Le même jour après l'élection :

"Et c'est cela ce que nous ferons"; "c'est cela ce qui conduira notre avenir" dit le nouveau président. Grammaticalement au moins c'est cela ce qui commence mal !  

 

Commentaires

Decapedepee le 08-05-2017 à 15:39:00
"Et si ç est cela ce que vous..."


Un poète qui manie l alliteration à merveille peut-être ?