Oui, décidément, retour vers le passé.
Le président élu va un peu trop vite en besogne, ébloui par les rayons de sa bonne étoile et gagné par l'ivresse des sommets. Coup sur coup la dure réalité vient se rappeler à lui et entraver sa marche triomphale vers le pouvoir absolu dont il rêve.
L'ondoyant et melliflu Xavier Bertrand, président de la Région des Hauts de France et membre influent des Républicains, vient de repousser l'offre du poste de premier ministre qu'on lui a maladroitement présentée. En effet, persuadé que sa proposition ne pouvait être repoussée, Emmanuel Macron n'avait même pas pris la peine de la lui présenter lui-même.
Ce détail, d'ailleurs, en dit long sur la manière dont ce Monsieur s'apprête à gouverner. L'amour propre blessé de Monsieur Bertrand et plus encore sans doute la crainte de se fourvoyer dans une aventure sans issue qui obérerait ses ambitions à long terme, l'ont conduit à ce refus humiliant pour le nouveau souverain qui trébuche pour la première fois.
Dans la même journée, autre déconvenue : voici que François Bayrou, dont le ralliement a tant fait pour l'élection de Macron, se met à chipoter.
Selon lui le MODEM qu'il préside est mal servi dans la distribution des circonscriptions législatives qui est en train de se concocter dans les coulisses.
Son indépendance étant ce qu'elle est, et la rigidité de son caractère aussi, on comprend aisément que Monsieur Macron et ses amis n'aient pas envie de lui permettre de diriger un groupe parlementaire qui pourrait très vite s'avérer incontrôlable.
Les 577 candidats de R.E.M. devaient être dévoilés hier. Seuls 428 l'ont été. Les 149 circonscriptions restantes - une paille !- font l'objet d'âpres marchandages qui jettent un jour un peu glauque sur l'aube qui est censée se lever sous nos yeux admiratifs. Si les volontaires de droite sont insuffisamment nombreux, comme il semble que ce soit le cas, R.E.M. se contentera de ne pas opposer de candidats aux sortants L.R. ou U.D.I.
Dans le même temps, il s'agit maintenant pour Macron de débaucher à tout prix un futur premier ministre de droite afin de dynamiter celle-ci.
C'est le coup de feu dans l'arrière-cuisine.
Tous les acteurs de la crise à venir sont déjà en marche.
Commentaires
Bonjour,
"Tous les acteurs de la crise à venir sont déjà en marche. "
C'est bien le but, renverser la table sans guerre civile, mais suffisamment pour que le chaos produit produise les effets recherchés et néanmoins maitrisés.
Vous allez voir ce que vous allez voir ! : Je n'ai pratiquement rien dans mon frigo, mais avec ça, je vais faire des merveilles.
L'ordre ne naît-il pas du chaos ?