Un commentateur des cérémonies d'hier, tout en nuances, s'écrie : " c'est Jupiter dans une quotidienneté tranquille !" On nous répète aussi à l'envi cette inepte formule : "il est le maître des horloges".
Qu'on ait pu être subjugué par le "sans fautes" de la cérémonie de passation des pouvoirs - dont on nous rebat les oreilles depuis 24 heures - peut à la rigueur s'entendre.(*)
Encore que je ne voie pas très bien quelle faute, quelle incongruité aurait pu être commise, à moins que notre jeune président perde tout à coup la tête, qu'il grimpe à un arbre du parc comme le regretté Paul Deschanel, qu'il lâche un bruit incongru devant le président du Conseil Constitutionnel, qu'il fasse un bras d'honneur à la foule, d'ailleurs clairsemée, ou qu'à l'instar de son parrain en politique, il lui tourne les talons sur le perron de l'Elysée sans le raccompagner à sa voiture.
Mais "Jupiter" ! Du calme ! Il faudrait garder quelques superlatifs pour la suite, ou bien elle paraîtra bien fade.
L'enlèvement de Ganymède. Terre cuite du Ve siècle avant JC.
Et puis ne perdons pas de vue que Jupiter n'est pas seulement le maître de la foudre et le roi des dieux. Il est aussi, dans sa "quotidienneté tranquille" un mari irascible, un impénitent adultère, un adepte du détournement de mineurs, un praticien assidu du passe-droit et de l'injustice.
Pour ma part je me contenterai de souhaiter que Monsieur Macron après avoir bien fait le président, en devienne un, honorable.
(*) Cependant, imaginons un instant Marine Le Pen, nouvelle présidente de la République, remontant les Champs Elysées à bord d'un command car...Le tollé !