Le tout nouveau gouvernement est fort embarrassé par les révélations du Canard Enchaîné concernant le secrétaire général de En Marche, nommé ministre par Emmanuel Macron.
Comme dans l'affaire Fillon, la question n'est pas de savoir si ses pratiques ont été légales ou pas, mais si elles étaient morales.
Glissons sur l'emploi par Monsieur Ferrand de son fils comme attaché parlementaire.
Beaucoup plus grave, car il y a enrichissement personnel, me semble le fait d'avoir loué, en tant que directeur des Mutuelles de Bretagne, un local dont son épouse était propriétaire, lui permettant ainsi de l'acquérir sans bourse délier.
L'argument de l'économie prétendument réalisée (d'ailleurs douteux vu que le loyer annuel de 42.000 euros est largement au dessus du marché brestois) ajoute l'hypocrisie à l'esprit de lucre puisque la position de Madame Ferrand lui permettait d'ajuster le prix du loyer en fonction de celui des autres, qu'elle était bien placée pour connaître.
Mais ce loyer eût-il été réellement plus bas, le député Ferrand aurait dû à l'évidence dissuader sa femme de participer à l'appel d'offres.
La morale, en effet, ne saurait se limiter à faire tout ce qui n'est pas illégal.
Cette lamentable affaire tombe évidemment au plus mal pour Monsieur Macron, dont Richard Ferrand est très proche, qui a martelé tout au long de la campagne sa détermination à moraliser la vie politique et qui s'est même allié à François Bayrou pour mener à bien cette tâche.
J'ajoute que le cas de Monsieur Ferrand, comme naguère celui de François Fillon, est aggravé, me semble-t-il, par les leçons qu'il prétend donner aux autres.
Rien n'est moins ragoûtant en effet que l'ancienne prostituée qui se fait dame d'oeuvre.