Le premier ministre Edouard Philippe et la ministre du travail Muriel Pénicaud ont "dévoilé" hier leur plan d'action pour l'année à venir. On n'en sait pas plus qu'avant leur intervention.
En réalité, ce qui nous a été présenté est un calendrier des réformes à venir.
Je résume : trois phases doivent se succéder d'ici à 2019.
- Réforme du code du travail
- Réforme de l'assurance chômage et de la formation professionnelle
- Réforme des retraites.
Je ne parlerai aujourd'hui que du calendrier de la première de ces trois réformes, celle du code du travail.
Toute la subtilité de la manoeuvre repose précisément sur l'utilisation du calendrier : durant tout cet été, en juin et juillet, puis en août et septembre, aura lieu une concertation avec les organisations salariales et patronales.
Le 28 juin, un projet de loi débattu en conseil des ministres devra permettre de réformer le code du travail par ordonnances. Après débat, le Parlement - où le mouvement politique récemment créé par Emmanuel Macron sera majoritaire si l'on en croit les sondages (*)- autorisera le gouvernement à légiférer par ordonnances. La réforme devrait être définitivement bouclée et annoncée à la fin de l'été.
Sur le papier l'affaire semble bien ficelée. Reste qu'on est en droit de regretter que les électeurs soient appelés à désigner leurs députés dans quatre jours alors qu'ils ne savent absolument rien de ce que va réellement contenir cette réforme capitale pour leur vie, ni d'ailleurs les deux qui suivront l'année prochaine. On les appelle donc à faire confiance les yeux fermés. Bon courage !
Devant la presse hier, le premier ministre et la ministre du travail - à qui l'on ne peut souhaiter que bien du courage pour la suite - n'ont donc annoncé qu'un calendrier, c'est à dire un cadre sans tableau.
C'est littéralement ce qui s'appelle parler POUR ne rien dire.
(*) Je me permets un pronostic : si d'aventure - comme c'est plus que probable - cette réforme (et les suivantes) présente des éléments qui amènent les salariés et les retraités à descendre dans la rue en masse, on verra les députés "En Marche" commencer à être pris de scrupules et de doutes. Quant aux députés élus comme "Majorité pour la France" ou Parti socialiste qui pourraient être tentés par un ralliement plus ou moins franc, il est plus que probable qu'ils exciperont de leur étiquette pour se mettre en "marche arrière".