La une de l'hebdomadaire Charlie Hebdo de ce jour fait scandale. Je m'étonne qu'on s'en étonne et je suis navré qu'on s'en indigne.
Depuis son origine et grâce à l'esprit de ses pères fondateurs, ce journal se délecte de tout ce qui peut froisser les habitudes de pensée et la morale traditionnellement admise, surtout quand se cache derrière sa prétendue rigueur toute l'hypocrisie du monde.
Charlie Hebdo, on le sait, fait de la lutte contre les religions, toutes les religions, le fond de ses articles et le sujet de la majeure partie des dessins qui les illustrent.
Je me souviens de l'indignation de ce parangon de morale qu'est Isabelle Balkany lorsque parut en première page l'image de Dieu le père, la tête ornée du triangle de la sagesse, avec le titre :
l'assassin court toujours.
Cette semaine c'est une affreuse image de deux corps écrasés par la camionette blanche sur les ramblas de Barcelone avec ce titre :
islam religion de paix... ETERNELLE !
qui suscite un concert d'indignation, comme celle exprimée ce matin par l'ancien ministre socialiste Le Foll sur BFMTV.
Qu'on soit frappé par la violence de cette cruelle ironie peut s'entendre. Mais qu'on fasse mine de s'indigner du fameux "amalgame" entre islam et islamisme est une tartufferie doublée d'une stupidité dangereuse.
Pourquoi ne distinguerait-on pas, pendant qu'on y est, chétienté et christianisme ?
Le Coran, grand et noble texte, tout comme la Bible, contient des trésors de sagesse, il est vrai, mais aussi des appels à la violence.
Ceux qu'on nomme les islamistes en les distinguant des musulmans pacifiques, ne font que puiser dans le texte les passages qui vont dans le sens de leurs passions fanatiques.
Mais il est vain - et cela a très bien été montré par Michel Onfray - de nier que la violence soit le fait de la religion elle même et de prétendre qu'elle en est une déformation idéologique. L'éditorial de Riss explicite et justifie la caricature de une :
" Depuis (le 7 janvier 2015) un travail de propagande est parvenu à distraire nos esprits et à dissocier ces attentats de toute question religieuse. Aujourd'hui plus personne ne s'interroge sur le rôle de l'islam dans l'idéologie de Daesh. Le bourrage de crâne a réussi à nous faire admettre que le "fait religieux" ne doit pas être discuté. Il s'impose à nous, et ceux qui osent le remettre en question sont traités d'anticléricaux primaires d'un autre âge. "
J'assume d'être un anticlérical " primaire d'un autre âge" et je soutiens que le mal est dans la foi religieuse elle même, quelle qu'elle soit, qui n'a jamais été porteuse que de fanatisme et de massacres au nom d'un prétendu dieu de prétendu amour.
Commentaires
il faut reconnaître qu'une simple comptabilité donne un solde en faveur de "l'athéisme"
à moins de qualifier le système communiste de religion séculière et la profanation de saint Denis d'acte religieux en tous cas cas rituel , conjuratoire. Ce qui pourrait nous mettre d'accord!!!
En Syrie, en Irak les chrétiens sont massacrés...
s'agit-il d'une guerre de religion ?
La shoah est elle une guerre de religion?
Quelle était la religion d'Hitler ?: le "socialisme-national" (vous nous avez enseigné qu'en français on plaçait , le plus souvent l'adjectif épithète, après le substantif.)
@ Nicolaï Vavilov
Je ne dis pas, cher lecteur, que toutes les guerres de l'histoire ont une cause religieuse, sur ce point je suis en accord avec vous; je dis que toutes les religions monothéistes ont été cause de guerres. Surtout civiles, d'ailleurs, et d'une férocité accrue par l'aveuglement fanatique.
Vous m'avouerez sûrement que ce n'est pas la même chose.
l'homme semble aimer la guerre avec ou sans religion:
communisme 130 millions de morts
(Stéphane Courtois Simon Sebag Montefiore)
" génocide vendéen (Ronald Sécher)
la Vendée ne mettait pas la république en danger ... les guerres de la république naissante qui n'était pas attaquée... Napoléon et ses guerres " ( tous ces faits rapporté par Michel Onfray et tiré de Jaurès ...)
la polémologie n'a pas besoin de recourir au fait religieux comme phénomène explicatif des guerres.
Coran: 300 versets violents sur 6000 (A.-M Delcambre) plus les hadiths, la vie du prophète chef de guerre.
Certes le "aimer vous les uns les autres" seul enseignement de l'évangile n'a pas empêcher les chrétiens de se mal conduire