Une fois de plus, à l'occasion des obsèques de la regrettée Mireille Darc, les commentateurs y sont allés de l'opposition entre les célébrités et les "anonymes".
Les acteurs célèbres, les journalistes, certains politiques connus ont un nom.
Le vulgaire, la foule, le bon peuple ému par la perte de cette femme charmante sont relégués dans la grisaille des personnes sans visage, de ceux qui, justement, ne sont "personne" au point même de ne pas avoir de nom.
Il s'agit là d'une manifestation particulièrement détestable et irritante de ce syndrome de l'euphémisme qui caractérise notre temps.
Car tous ces gens entourant le cercueil de la défunte actrice ne sont pas des "anonymes", mais des inconnus.
Il semble aux journalistes incultes qui parlent sur les images, que le mot "inconnu" est violent et même blessant. Ils s'imaginent atténuer l'idée en substituant au mot juste une approximation censée être plus respectueuse mais en réalité profondément insultante .
Il est en effet moins grave de porter un nom inconnu que de ne pas en avoir du tout, non ?
Commentaires
Voyez comme on est. Inattentifs. Je n'ai pas sursauté, comme vous, en entendant le mot "anonymes". Mais, je suis sensible à votre raisonnement. Il est vrai que les journalistes ne sont pas assez précis dans l'utilisation des mots qu'ils emploient. Ils vont trop vite et font forcément dans l'approximation, une approximation parfois coupable évidemment..