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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 03-09-2017 à 10:04:36

A propos d'un sondage.

On nous le répète sans cesse : un sondage n'est qu'une photographie de l'opinion publique à un instant T, et plus significative est l'évolution de cette opinion sur un laps de temps long.

C'est alors la tendance générale qui compte, et non plus un chiffre pris en lui-même. 

 

 

 

De ce point de vue la baisse ou, pour parler plus exactement, la brutale dégringolade du président de la République et du premier ministre durant cet été, devrait être un signal d'alarme pour eux-mêmes et pour tous ceux qui les soutiennent ou font mine de le faire.

 

Observons les chiffres de ce sondage de la Sofres, ils parlent d'eux-mêmes.

Entre juillet et fin août, Messieurs Macron et Philippe sont respectivement passés de 54 % à 41 % et de 47 % à 39 %. Soit 13 points de chûte pour le premier et 8 points pour le second.

 

Il peut y avoir plusieurs explications à cette baisse inaccoutumée que j'avais pressentie au vu de la désastreuse participation aux élections législatives et des premières décisions du nouveau pouvoir (voir articles en lien) .

     - On peut y voir d'abord la volatilité et la légèreté d'une opinion fondée sur des impressions et des intuitions plus que sur la réflexion et la connaissance. C'est le reproche de fond que certains adressent au suffrage universel.

     - Ces chiffres calamiteux peuvent aussi traduire la déception des électeurs de gauche comme de droite qui ont sincèrement cru que le nouveau pouvoir allait agir dans le sens de leurs attentes et qui, les uns comme les autres, constatent qu'une fois de plus, ils ont été floués.

     - Il est probable, en plus, que les espérances nées de la promesse maintes fois réitérée par Monsieur Macron de "faire de la politique autrement" et d'en finir avec "le vieux monde", confrontées aux mesquineries arrivistes des uns et à la permanence de pratiques népotistes des autres, aient engendré une cruelle désillusion.

     -  S'ajoute à ce qui précède la forte impression d'impréparation, voire d'inaptitude d'un grand nombre de députés de la majorité rendant illégitime leur prétention à occuper tout le terrain politique et à ne tenir aucun compte des critiques des oppositions.

     - Enfin, pour clôre cette énumération forcément partielle, il est certain que l'annonce d'une cascade de mesures dont la plupart vont frapper l'écrasante majorité des classes dites moyennes de la population française (qui ont constitué le socle électoral de "En Marche") ont fortement contribué à la baisse spectaculaire de popularité du couple exécutif. 

 

Au point où en sont les choses, pour que cette érosion cesse, voire pour que la situation se retourne, il faudrait que les mesures annoncées produisent un effet réellement propice à la baisse durable du chômage et au rétablissement de la sécurité.

On peut toujours y rêver.