C’est un syndrome français : le nouveau ministre de l’Education Nationale, Monsieur Blanquer, y va de sa réforme.
On n’a pas eu le temps de mettre en place - et encore moins de mesurer les effets de la réforme Peillon ou Vallaud-Belkacem - qu’on passe déjà à autre chose. En l’occurrence il s’agit d’une suppression pure et simple de la plupart des mesures de la précédente ministre.
La réforme des collèges voulue par le nouveau ministre se déploie en quatre axes :
Possibilité pour les établissements et les communes de revenir à la semaine de quatre jours ( lundi, mardi, jeudi et vendredi) ou de conserver la semaine de quatre jours et demi.
Fin des devoirs à la maison pour les collégiens et instauration – ou plutôt restauration – des « études dirigées » ce qui obligera au recrutement, en heures supplémentaires de professeurs « volontaires ».
Rétablissement, au choix des établissements, de l’option de latin ( et de grec ?) sur trois heures par semaine en 4e et en 3e.
Fin des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) et de l’accompagnement personnalisé de la 6e à la 3e.
Tout n’est pas mauvais dans ces mesures telles qu’elles sont annoncées. Mais outre qu’il va falloir à présent observer comment, pratiquement, elles vont se mettre en place ( je pense notamment aux études dirigées et à l’option langues anciennes), il est à craindre que les nombreuses dérogations prévues ne réduisent ces changements à bien peu de choses.
Les intentions du nouveau ministre vont plutôt dans le bon sens. Je me suis assez rebiffé tout au long de ma carrière contre les désastreuses initiatives inspirées par les pédagogistes fumeux pour ne pas apprécier quelqu’un qui dit que la mission de l’école est d’apprendre aux enfants à lire, écrire et compter, qui veut bannir le fumeux concept de "prédicat" et retrouver le verbe, le sujet et le complément direct ou indirect, et qui souhaite que l’enseignement de l’Histoire soit chronologique et non plus thématique.
Mais précisément cette longue expérience m’a appris à me méfier des annonces et à ne croire que ce que je vois.( cf. articles en lien pour la période 2010-2017)
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Finkie ce matin "l'invité des matins de France culture" (surtout la première partie ) 7h40
en ré écoute ou "balado-diffusion"