Ce qu'on entend depuis quelques jours au sujet de la contribution accrue des retaités au budget de la nation défie le bon sens et sombre dans le ridicule et dans l'odieux.
On aurait cherché à dresser les générations les unes contre les autres qu'on ne s'y serait pas pris autrement.
Parlons net : les retraités français dont la pension dépasse 1200 euros par mois (une vraie fortune) vont être assujettis à une hausse de la CSG de 1,7%, ce qui représente une baisse considérable de leurs revenus que ne compensera pas la suppression de la taxe d'habitation, puisqu'ils dépassent le seuil qui leur permettrait d'en être bénéficiaires.
En d'autres termes, alors que les pensions sont gelées depuis très longtemps (et, aux dernières nouvelles, le resteront jusqu'en janvier 2019) , il s'agit pour eux d'une perte sèche.
Certes, les statistiques (qui permettent de tout faire avaler au nom de la science des chiffres) semblent établir que le niveau de vie moyen des retraités est supérieur à celui des actifs.
La belle affaire ! Comment s'étonner de cette situation, puisqu'il va de soi qu'après une vie de travail à l'issue de laquelle le salaire de ces personnes était à son maximum, leur pension dépasse évidemment le salaire des débutants et des jeunes travailleurs ? De plus, durant toute une vie de labeur et d'économies, un grand nombre d'entre eux ont pu acquérir leur logement, ce qui les dispense d'avoir à payer un loyer.
Ce sont là des évidences qu'on s'efforce de nous présenter comme une anomalie, un insupportable privilège qu'il importe au plus vite de supprimer au nom de l'égalité et de la solidarité.
Et l'horreur de la situation est que nombre de nos concitoyens tombent dans le panneau et crient haro sur le baudet. Ils ont enfin trouvé les responsables de tous leurs malheurs : ces salauds de retraités qui refusent de partager leur insolente aisance avec les plus démunis.
Travaillés par une propagande insistante et insinuante, ils en viennent à reprocher à leurs aînés d'avoir "vécu à crédit" et d'avoir "creusé les déficits" sans égards à la génération qui allait suivre !
Comme si chaque retraité individuellement était en quoi que ce soit responsable des politiques qui ont été menées dans les décennies précédentes ! Comme si on lui avait demandé son avis !
Un gouvernement qui laisse s'installer, voire qui encourage cette hostilité entre les générations commet une grande faute.
En imposant aux retraités une baisse de leurs revenus et en présentant cet effort considérable comme un dû, et comme la réparation d'une faute collective, il prend la responsabilité de creuser un fossé entre eux et les jeunes générations, ce qui constitue une faute impardonnable.
Commentaires
C est une faute impardonnable de la part de ce gouvernement que d encourager une hostilité entre les générations - hostilité qui sera certainement cultivée dans l avenir.
Mais c est aussi une véritable injustice lorsqu on sait aujourd'hui :
- que les retraités se serrent encore la ceinture pour aider leurs enfants qui seraient en difficultés passé les 40 ans
- que la moins confortable des maisons de retraite coute minimum 1.500 euros par mois
Bientôt on mettra sur leur dos le déficit de la sécurité sociale.
Macron nous proposer a-t-il qu on finisse par les piquer ces retraités ?
Retraité moi-même, je rase les murs ... Florentin