Dans les années cinquante , Louis-Ferdinand Céline annonçait "la France subalgérienne". Parce que cet avertissement venait de lui, personne n'y fit attention. Six décennies plus tard, sa sombre prophétie est en passe de se réaliser.
Hier soir, sur M6, Bernard de la Vilardière a présenté un reportage "tabou" sur l'emprise grandissante du fondamentalisme islamique sur la société française.
Il a montré comment dans certains quartiers de la région parisienne mais aussi de la France provinciale, la gangrène a en peu de temps envahi la nation.
Au nom d'une prétendue pratique religieuse, influencée aussi par des imams obscurantistes et des groupes de rap machistes et sexistes, toute une jeunesse est en pleine régression intellectuelle et morale.
Pour qui a vécu les combats des féministes des années 70, le spectacle qu'offre aujourd'hui notre pays est proprement affligeant. Les femmes, surtout celles des milieux les plus modestes, à peine libérées du joug d'une société fondée sur la prééminence de l'homme, infantilisées et réduites au rang de citoyennes subalternes confinées aux tâches ménagères avaient réussi, étape par étape, à conquérir leur liberté et leur dignité.
Voici aujourd'hui que tout est remis en cause.
On voit avec tristesse toute une jeunesse masculine refuser aux jeunes filles et aux femmes de s'habiller comme bon leur semble, de se promener à leur gré dans les rues, de s'installer à une terrasse de café ou dans un restaurant, d'aller seules au cinéma, de se baigner en maillot de bain. A travers ces interdictions formulées à coup d'insultes et de maltraitances diverses, c'est à un bond en arrière effroyable que nous sommes en train d'assister.
Il y a des années déjà - j'ai eu l'occasion de le raconter ici - j'ai été confronté dans mes classes à la montée de ce phénomène contre lequel j'ai dû lutter dans l'indifférence voire l'hostilité des autorités administratives de l'Education Nationale, qui ne voulait rien voir ni rien entendre.
Le reportage d'hier montre que cela continue et s'amplifie ; alors qu'il venait d'interviewer l'imam de la prison de Fresnes, Bernard de la Villardière s'est vu tancer par le directeur : "On nous dit qu'il ne fallait pas l'interviewer alors qu'on a été devant le directeur de la prison et qu'il nous a vus (...) l'Etat ferme les écoutilles".
Le pire est que les mouvements féministes qui s'insurgent à juste titre contre la commercialisation du corps de la femme dans la publicité ou contre les inégalités au travail et dans les salaires, restent tétanisés par crainte d'être taxés de racisme. Ce chantage est plus que dangereux. Si nous y cédons - et il semble que le gouvernement commence à en prendre conscience - c'est notre mode de vie et nos libertés qui sont directement et mortellement menacés.
Ce n'est pas tout que d'aller répétant, comme pour s'en persuader, que le terrorisme ne nous fait pas peur et que nous continuerons de vivre comme avant.
Le danger n'est pas que dans les bombes, les voitures-béliers, les ceintures d'explosif et les couteaux. Il est plus insidieux mais tout aussi mortifère dans ces atteintes quotidiennes à ce qui constitue le fond de notre civilisation humaniste et libre.
C'est à chaque citoyen, dans son entourage, à la défendre.
Commentaires
Effectivement il appartient à chaque citoyen de mener ce combat quotidiennement.
Mais la gangrène ayant aussi envahi la justice et la police, de plus en plus de citoyens craignent de ne pas être bien compris.
Donc les gens laissent "filer" et font profil bas...