Le magazine Les Inrockuptibles publie cette semaine une interview du chanteur de Noir Désir, Bertrand Contat.
On peut à juste titre s'indigner qu'il ose prétendre être "la victime", lui qui en 2003 a tué Marie Trintignant en lui donnant des coups.
Juridiquement c'est vrai, l'homme a "payé sa dette à la société". L'affaire, en tant que telle, est donc close.
Mais cela ne fait pas tout.
En premier lieu, il est absolument scandaleux qu'un journal ose associer son nom à celui du rappeur Orelsan, lui même traîné devant la justice en 2009 pour avoir écrit "ferme ta gueule ou tu vas t'faire marie-trintigner". C'est ajouter la provocation à la provocation. Imagine-t-on la douleur de la famille de cette jeune femme en lisant de telles horreurs ?
Mais il est tout à fait insupportable aussi qu'après avoir causé la mort d'une jeune femme par sa brutalité sauvage, Bertrand Contat ait repris son métier, ou plutôt, ce métier.
Certes, chacun a droit à l'oubli et la prison ne doit pas signifier la fin de la vie.
S'il eût exercé une profession qui n'oblige pas à l'exposition publique, cet homme aurait légitimement pu reprendre une vie active. C'eût même été souhaitable.
Mais le métier qu'il exerce est éminemment exposé au public ; il est fait d'émotion et de séduction. Quoi qu'on dise, se faire applaudir sur scène est difficilement compatible avec la retenue et la décence qui s'imposent après qu'on a commis un tel crime.
Quant à se livrer à des interviews du genre de celle dont on parle, c'est proprement obscène.
Commentaires
Une amie à moi qui a subi les violences verbales de son compagnon (il ne l'a jamais frappé car parfois les mots font plus mal que les coups n'est-ce pas ?) avait posté sur un forum où l'on parlait de l'affaire Cantat et où elle fut insultée et traitée de tous les noms car la majorité des intervenants étaient des fans du chanteur et de son groupe...
Son attitude est indigne. Il aurait dû se faire aussi discret que possible et, tant pois pour la double peine, abandonner le chant .Mais il aurait falu de l'estime de soi et du courage, qualités qui, visiblement, lui manquent.