Un gadget de plus : la pénalisation du harcèlement de rue.
Il n'y a pas une jeune fille qui ne soit l'objet de remarques égrillardes voire carrément obscènes dans les transports en commun, dans sa cour de lycée, à l'université ou dans la rue.
Personne ne peut fermer les yeux sur cette réalité qui pourrit au quotidien la vie des femmes et qui, dans certains cas (voir article en lien) prend un caractère contraignant directement contraire à la liberté et à la dignité.
Cette regrettable réalité est en progression inquiétante. Plusieurs causes peuvent l'expliquer : la chûte incontestable de la civilité et de la politesse, la montée du sexisme le plus répressif chez les tenants de l'intégrisme religieux islamique (voir article en lien), l'influence délétère des réseaux sociaux où se libèrent les instincts les plus bas et une violence verbale qui demeure impunie sous la protection de l'anonymat.
Pour autant, le projet de loi dont le président de la République a parlé hier est une pure mesure d'affichage qui n'a strictement aucune chance d'être un jour appliquée dans la vie réelle. D'ailleurs, en Belgique où une telle loi existe, elle n'a jamais pu être appliquée à quiconque.
Est-ce à dire que les Belges sont plus polis et moins grossiers et lourdement machistes que les Français ? Evidemment non.
C'est tout simplement qu'il tombe sous le sens que la police et la gendarmerie, déjà débordées par l'immensité de la tâche qui est la leur en ces temps d'insécurité et de terrorisme, n'ont sûrement ni le temps ni les moyens de prendre les contrevenants en flagrant délit, et encore moins de rechercher les personnes - par définition inconnues de leurs victimes - qui auraient proféré des injures à caractère sexiste ou qui se seraient rendues coupables de harcèlement de rue.
Plus efficace sans doute, parce que plus dissuasive, est l'initiative de cette jeune néerlandaise qui a photographié et filmé ses harceleurs dans les rues d'Amsterdam. Mais quelle suite juridique pourrait-on donner à son initiative ?
On voit bien pourquoi Monsieur Macron va sur ce terrain en cette période où l'affaire Weinstein aux USA sensibilise le monde entier à ce problème.
Mais c'est toujours une erreur et un signe de faiblesse que de vouloir alourdir notre code pénal de lois de circonstance qui, par nature, ne peuvent jamais être appliquées et dont l'inefficacité ne peut qu'enhardir les délinquants.
Commentaires
Vraiment tarte est celui qui se fera prendre en flagrant délit dans la rue. Comme celui qui, victime d'une loi votée il y a quelque temps, se fera prendre à laisser son chien crotter sur les trottoirs. Des lois qui ne sont que des effets d'annonce.