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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 30-10-2017 à 08:28:48

Plaidoyer pour un vrai baccalauréat.

Quatre décennies durant, j'ai enseigné les Lettres Classiques en classe de terminale des lycées. Je crois avoir une opinion éclairée sur le niveau des élèves et sur leurs possibilités d'accéder aux études supérieures, notamment en université.

 

 

     Le bac étant considéré comme le premier examen universitaire, il ouvre automatiquement la porte des universités à tous ses lauréats. Cette donnée factuelle est lourde de conséquences et l'on en voit l'importance depuis des années et tout particulièrement ces jours-ci, où la question revient au devant de  l'actualité, brûlante.

 

     Nous vivons une situation absurde : le flot d'élèves de terminale qui s'inscrivent en faculté, singulièrement dans des filières surchargées, est effarant.

Le résultat en est redoutable. A commencer par ce scandale inadmissible dans un pays prétendûment policé d'une sélection par tirage au sort qui conduit les bacheliers dans des filières qu'ils n'ont absolument pas demandées.

Mais il y en a deux autres : d'une part des amphithéâtres et des salles de travaux pratiques bondées dans lesquelles il est impossible de suivre sereinement des cours et de mener des travaux; d'autre part une proportion gigantesque d'échecs à l'issue de la première année d'université.

Cet état de fait est doublement dommageable pour le système tout entier et pour les étudiants en particulier. Rien de plus déprimant, en effet, que de débuter son cursus universitaire par un redoublement, ou - souvent pire encore - par une réorientation en catastrophe, sans assurance de réussite supplémentaire.

 

     Devant ce champ de ruines de notre système universitaire, l'Etat semble désemparé.

J'entends tous les jours des experts auto-proclamés nous expliquer qu'il ne faut surtout pas organiser de sélection à l'entrée de l'Université; le gouvernement est en train de réfléchir à un système de notation continue en terminale qui pourrait en quelque sorte s'y substituer et permettre d'orienter ensuite les élèves sur telle ou telle filière.

Sans être exagérément soupçonneux, on imagine bien le nombre de passe-droits et de magouilles qu'un tel système permettrait, surtout si les établissements secondaires, par malheur, devenaient autonomes.

 

     Le nouveau ministre de l'Education Nationale, qui me paraît un homme de bon sens et de sagesse, se trouve à son tour devant un sac de noeuds inextricable qui est le résultat de l'absurde doctrine qui prévaut depuis que Jean-Pierre Chevènement a décidé que tous les élèves ou presque devaient pouvoir être bacheliers, donc potentiellement étudiants.

 

     Pourtant la solution est là, devant nos yeux : il suffirait que le baccalauréat redevînt un véritable concours de sélection pour que le flot des postulants à l'Université se tarît.

Tant que tous les élèves, travailleurs ou pas, capables ou pas, maîtrisant les fondamentaux ou pas obtiendront, à force de rattrapage, de "péréquations des notes", d'indulgence coupable des examinateurs poussés par des inspecteurs ivres de statistiques et "d'écarts-types" (*), tant - dis-je - qu'ils obtiendront tous le bac - et quel bac ! - les facultés françaises continueront à croûler sous le nombre d'étudiants inférieurs au niveau requis et seront frappées d'ambolie, au détriment de tous.

 

     Puisqu'il est clair que les Français sont attachés à la pérennité du baccalauréat qui leur coûte si cher, redonnons à celui-ci un rôle majeur dans la sélection de nos élèves.

Ceux qui le réussiront pourront poursuivre leurs études en faculté; les autres disposeront d'un examen de fin d'études secondaires qui leur ouvrira d'autres portes, plus adaptées à leur niveau et à leurs capacités.

Cela demande un peu de bon sens...et de courage. 

 

 (*) Ah ! "l'écart-type" ! Fumeuse magouille mathématique destinée à pointer du doigt l'examinateur dont la moyenne des notes s'écarte de la "norme", et à obtenir par la force des résultats flatteurs que l'Inspection et le ministère peuvent ensuite vanter dans les médias.

 

Commentaires

lacalobra le 06-11-2017 à 08:42:39
tout simplement comme c'etait avant et c'etait très bien et on avait tous un bon niveau !

il y avait ceux qui fin de 3ème continuait en général, et d'autres qui prenaient une autre direction, CAP de secretériat et BTS derrière

pareil pour la coiffure, la vente, etc... hormis le bac professionnelle electrotechnique , qu'il faut garder à mon avis.
Florentin le 31-10-2017 à 17:48:06
Au temps où j'ai passé le baccalauréat, il se déroulait en deux parties. L'une en première, l'autre en philo, sciences expérimentales ou mathématiques élémentaires. Et on ne nous le donnait pas comme ça ! Fallait avoir le niveau ! Aujourd'hui, personne n'y échoue.Ce qui indique tout de même un moindre niveau d'exigences. Il n'est donc pas étonnant qu'il y ait tant d'échecs à l'Université. Tout le monde n'est pas fait pour suivre des études supérieures. A moins que là aussi, on abaisse la demande de performance. . Ce qui va peut-être arriver ... Florentin